Rebond en Europe en attendant la Fed, les craintes sur l’énergie refluent
06.07.2022 15:31
Wall Street est attendue sans grand changement mercredi avant la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine, tandis que les Bourses européennes évoluent dans le vert à mi-séance. À Paris, le CAC 40 avan
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue sans grand changement mercredi avant la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine, tandis que les Bourses européennes évoluent dans le vert à mi-séance.
La tendance positive est soutenue par des achats à bon compte et la fin de la grève dans le secteur énergétique norvégien, ce qui permet au cours du gaz de refluer fortement.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,2% pour le Dow Jones, de 0,3% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,4% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 avance de 1,51% à 5.882,65 vers 11h50 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,28% et à Londres, le FTSE 1,79%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 1,58%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 1,45% et le Stoxx 600 1,46%.
La fin de la grève dans le secteur du pétrole et du gaz en Norvège après l’intervention du gouvernement éloigne le spectre d’une chute des livraisons de gaz naturel dès samedi et donc d’une nouvelle flambée des prix. Les prix de gros du gaz naturel sur le marché britannique étaient en forte baisse mercredi matin, le contrat de référence pour une livraison à 24 heures reculant de 102 pence à 163 pence, tandis que le contrat pour livraison le jour même perdait 110 pence à 155 pence.
Le rebond des marchés d’actions en Europe reste cependant fragile, l’inflation et le risque d’une récession étant toujours présents, d’autant que les données publiées mercredi par Eurostat montrent que les consommateurs de la zone euro ont réduit leurs dépenses en nourriture, boissons et tabac en mai pour le deuxième mois d’affilée dans un contexte de flambée des prix.
Les investisseurs attendent par ailleurs à 18h00 GMT le compte rendu de la réunion de juin de la Fed, qui pourrait permettre de mieux cerner les intentions de la banque centrale en matière de taux d’intérêt et son diagnostic sur la santé de l’économie américaine.
L’évolution de la situation politique au Royaume-Uni après une cascade de démissions de ministres et de députés est également un sujet de préoccupation, tout comme la guerre en Ukraine et l’épidémie de COVID-19 en Chine.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Uber Technologies (NYSE:UBER) et DoorDash reculent respectivement de 2,8% et 6,5% en avant-Bourse après l’annonce d’un accord entre Amazon (NASDAQ:AMZN) et Grubhub, la filiale américaine de Just Eat (LON:JE) Takeaway.com, spécialiste de la livraison des repas.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, tous les principaux compartiments évoluent dans le vert, les ressources de base (+2,88%), qui avaient été fortement affectées mardi par les craintes d’une récession imminente après les chiffres de l’activité des entreprises en Europe, affichent l’une des meilleures performances sectorielles.
Le compartiment du transport et des loisirs (+2,64%) et celui des médias (+2,74%) sont également recherchés.
Les compagnies aériennes comme Air France-KLM (EPA:AIRF) (+1,4227%) et Ryanair (LON:RYA) (+3,41%) profitent des annonces en provenance de Norvège.
Dans l’actualité des entreprises, Just Eat Takeaway bondit de 19,53% après l’annonce d’un accord avec Amazon et d’une prise de participation dans sa filiale Grubhub.
Côté baisse, Faurecia (EPA:EPED) abandonne 5,61%, pénalisé par l’abaissement de la recommandation de Barclays (LON:BARC) à « sous-pondérer », tandis qu’Uniper recule encore, toujours affecté par une possible nationalisation du groupe, sur fond de baisse de ses approvisionnements en gaz russe.
TAUX
Les rendements obligataires reculent encore mercredi au lendemain de leur forte chute liée au risque d’une récession en zone euro. Le taux du Bund allemand à dix ans s’affiche à 1,178% et celui à deux ans à 0,371%, soit une baisse depuis le début du mois d’environ 15 points de base et 22 points respectivement.
« Nous continuons à voir une baisse des taux de la zone euro (…) Il nous semble logique que le mouvement soit plus important sur la partie courte de la courbe, dans un contexte où les craintes de récession sont plus marquées qu’aux Etats-Unis », commente Antoine Bouvet, stratège chez ING (AS:INGA).
Le rendement des Treasuries à dix ans, tombé en séance à 2,78%, son plus bas niveau depuis le 27 mai, s’affiche à 2,8199% et le deux ans à 2,8446% après un plus bas d’un mois à 2,729%.
CHANGES
Aux changes, l’euro, tombé mardi à un creux de 20 ans face au dollar, continue de souffrir des craintes de récession et se traite mercredi quasiment à parité avec le billet vert à 1,0188 dollar, ce qui pourrait provoquer une nouvelle hausse des prix de l’énergie.
« Ce n’est pas seulement la menace d’une non-livraison (du gaz) qui pèse sur l’euro », explique Moritz Paysen, conseiller changes et taux chez Berenberg.
« Les coûts énergétiques déjà élevés sont un fardeau. Les coûts énergétiques en Europe sont bien plus élevés qu’aux États-Unis », ajoute-t-il.
Le dollar, de son côté, avance de 0,42% face aux autres grandes devises, tandis que la livre sterling fléchit à 1,1891 contre le billet vert, alors que la position du Premier ministre Boris Johnson est désormais grandement fragilisée.
PÉTROLE
Les deux principales références du pétrole, qui ont chuté de 9,5% et 8,2% mardi, rebondissent légèrement mercredi, mais les craintes sur la demande et la situation sanitaire en Chine limitent leur hausse.
Le baril de Brent prend 1,4% à 104,21 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,67% à 100,17 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)