L’Otan « optimiste » sur les chances de trouver un accord pour l’adhésion de la Suède et de la Finlande
15.05.2022 16:11
L’Otan est convaincue de pouvoir surmonter les objections de la Turquie et d’accueillir rapidement la Finlande et la Suède, a déclaré dimanche son secrétaire-général adjoint, Mircea Geoana, alors que l’alliance se prépare à un élargissement histo
par Sabine Siebold et John Irish
BERLIN (Reuters) – L’Otan est convaincue de pouvoir surmonter les objections de la Turquie et d’accueillir rapidement la Finlande et la Suède, a déclaré dimanche son secrétaire-général adjoint, Mircea Geoana, alors que l’alliance se prépare à un élargissement historique.
Le président finlandais Sauli Niinisto a confirmé dimanche que son pays allait demander l’adhésion et la Suède devrait faire de même, le soutien de l’opinion publique en faveur de l’adhésion à l’Alliance atlantique ayant augmenté depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Prenant ses partenaires de l’Otan au dépourvu, Recep Tayyip Erdogan a dit vendredi qu’il ne serait pas possible de soutenir la candidature de la Suède et de la Finlande car les deux pays étaient « le foyer de nombreuses organisations terroristes ».
Le soutien d’Ankara est crucial puisque, pour être acceptée, toute candidature doit être approuvée par l’ensemble des membres de l’Alliance atlantique.
« La Turquie est un allié important et a exprimé des préoccupations qui sont traitées entre amis et alliés », a déclaré Mircea Geoana aux journalistes.
« Je suis convaincu que si ces pays décident de demander l’adhésion à l’Otan, nous serons en mesure de les accueillir, de trouver toutes les conditions d’un consensus à réunir », a-t-il ajouté.
De nombreux alliés présents à Berlin ont soutenu la Finlande et la Suède, soulignant la nécessité d’une ratification rapide de leurs demandes d’adhésion, qui prennent généralement jusqu’à un an.
« L’Allemagne a tout préparé pour que le processus de ratification soit rapide », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock aux journalistes.
« Nous devons nous assurer que nous leur donnerons des garanties de sécurité, il ne doit pas y avoir de période de transition, de zone grise (…) », a-t-elle déclaré.
Elle faisait référence à la période de ratification pendant laquelle les pays nordiques ne seraient pas encore protégés par l’article 5 de l’Otan, qui garantit qu’une attaque contre un allié est une attaque contre tous.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, s’est fait l’écho des commentaires d’Annalena Baerbock en disant qu’elle espérait que cela pourrait se concrétiser « dans les semaines à venir ».
Les alliés, qui ont été rejoints dimanche par le secrétaire d’État américain Antony Blinken, ont discuté de la question des garanties de sécurité provisoires pour la Suède et la Finlande, dont les projets d’adhésion ont suscité des menaces de représailles de la part de Moscou.
La Russie considère l’expansion de l’Otan comme une menace pour sa propre sécurité et a invoqué l’ambition de l’Ukraine de rejoindre l’alliance pour justifier le lancement de ce qu’elle appelle une « opération militaire spéciale » chez son voisin.
Avant la réunion, Antony Blinken a rencontré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba, à Berlin. Les ministres des Affaires étrangères de l’Otan devaient discuter de la situation sur le terrain en Ukraine et du soutien de l’alliance à Kyiv.
Les alliés ont également examiné une première ébauche du nouveau concept stratégique de l’Otan, la ligne de politique fondamentale de l’alliance qui doit être renouvelée lors du sommet de Madrid en juin pour la première fois depuis 2010.
Le document devrait mentionner la Chine pour la première fois, la définissant comme un concurrent stratégique, a déclaré le responsable, ajoutant que la partie consacrée à la Chine sera probablement plus discutée parmi les alliés que la partie « Russie ».