Les démocrates aux abois, la Chine s’allège sur la technologie, la révolte contre Johnson – Ce qui fait bouger les marchés ce lundi
06.06.2022 16:22
Par Geoffrey Smith
Investing.com — L’administration américaine fait preuve de plus de créativité pour trouver des moyens de faire baisser l’inflation avant les élections de mi-mandat. La Chine assouplit ses mesures à l’égard de ses géants de la technologie, mais son secteur des services reste en contraction profonde en mai. Le Premier ministre britannique Boris Johnson est confronté à une révolte des législateurs de son propre parti, et les prix du pétrole augmentent après que l’Arabie saoudite a indiqué que le marché restera tendu en juillet, quoi que dise ou fasse l’OPEP+. Voici ce qu’il faut savoir sur les marchés financiers ce lundi 6 juin.
1. Des démocrates désespérés
L’administration du président américain Joe Biden se montre de plus en plus disposée à prendre des mesures politiquement controversées pour réduire l’inflation avant les élections de mi-mandat en novembre.
La secrétaire d’État au commerce, Gina Raimondo, a déclaré à CNN que l’administration envisageait de supprimer certains des droits de douane sur les importations chinoises imposés par Donald Trump pendant sa présidence. Elle a déclaré que cette mesure réduirait les pressions sur les prix des produits ménagers, mais a ajouté que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium resteraient en place.
Reuters a rapporté que l’administration est prête à accorder à l’espagnol Repsol (BME:REP) et à l’italien Eni (BIT:ENI) des dérogations aux sanctions contre le Venezuela, ce qui leur permettrait d’expédier du pétrole brut vénézuélien vers l’Europe pour atténuer sa pénurie de carburant. Cela pourrait à son tour réduire – ne serait-ce que marginalement – la demande européenne de brut et de produits raffinés américains qui contribue à la compression des prix de l’essence sur le marché intérieur.
2. La Chine relâche la pression sur Didi et d’autres
Selon le Wall Street Journal, les autorités réglementaires chinoises sont prêtes à mettre fin à leur enquête sur les pratiques de cybersécurité de Didi Global (NYSE:DIDI) et de deux autres sociétés chinoises cotées aux États-Unis. Si cette information est confirmée, il s’agirait du premier relâchement tangible de la pression gouvernementale sur le secteur technologique depuis un an.
La nouvelle est arrivée trop tard pour aider les indices boursiers chinois, mais a fait monter le yuan offshore d’environ 0,2 % par rapport au dollar. Le yuan a également été soutenu par les informations selon lesquelles Pékin s’apprête à lever ses restrictions sur le COVID-19 après une baisse constante du nombre de cas.
Le secteur des services chinois a été ravagé par des confinements à Pékin, Shanghai et ailleurs ces derniers mois. L’indice des directeurs d’achat Caixin Services, indicateur de l’activité dans le secteur des services, est resté profondément en territoire de contraction en mai, à 41,4, même s’il s’agit d’un rebond par rapport au niveau le plus bas en deux ans de 36,2 en avril.
Les ADR de Didi, quant à eux, ont bondi de plus de 50 % en pré-marché mais sont toujours inférieurs de plus de 80 % à leur prix de cotation de l’année dernière.
3. Les actions devraient ouvrir en hausse, grâce au rapport sur l’emploi
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en hausse, prolongeant leurs gains après le rapport de vendredi sur le marché du travail qui a suggéré une force continue dans la création d’emplois sans accélération supplémentaire de la croissance des salaires. En tant que tel, le rapport – pour une fois – n’a pas apporté de nouvelles preuves pour resserrer la politique monétaire plus rapidement que prévu. L’enquête sur les tendances de l’emploi du Conference Board ajoute une coda à cela à 16h00.
À 13h30, les Dow Jones futures étaient en hausse de 270 points, soit 0,8%, tandis que les S&P 500 futures étaient en hausse de 1,0% et les Nasdaq 100 futures de 1,5%.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l’objet d’une attention particulière, citons Tesla (NASDAQ:TSLA), après qu’Elon Musk ait tenté de limiter les dégâts causés par un rapport suggérant des licenciements à grande échelle chez le constructeur de véhicules électriques vendredi.
4. Johnson fait face à un vote de défiance
Le Premier ministre britannique Boris Johnson sera soumis à un vote de défiance de la part des législateurs de son parti plus tard dans la journée de lundi, après qu’un nombre suffisant de députés d’arrière-ban aient exigé cette mesure.
Ce développement intervient quelques semaines seulement après la publication d’un rapport accablant sur des fêtes illégales au 10 Downing Street, qui ont violé les règles de verrouillage auxquelles le reste du pays était soumis à l’époque. L’affaire a fortement entamé le soutien des conservateurs dans les sondages d’opinion et a contribué à de lourdes défaites lors des élections locales du mois dernier.
La livre sterling n’a guère changé, progressant de 0,4 % par rapport au dollar, sur fond de spéculations selon lesquelles la Banque d’Angleterre devra resserrer sa politique monétaire plus qu’elle ne l’avait prévu lors de sa dernière réunion.
5. Le pétrole en hausse après que l’Arabie Saoudite ait relevé ses prix de vente officiels pour juillet
Le prix du pétrole brut a de nouveau atteint 120 dollars le baril lorsque l’Arabie saoudite, le plus grand producteur mondial, a augmenté les prix de vente officiels pour ses livraisons de brut de juillet de manière plus importante que prévu.
Cette décision a été perçue comme un signe que l’offre reste extrêmement limitée, malgré l’engagement pris par le groupe de producteurs OPEP+ d’accélérer le rythme prévu des augmentations de production à partir du mois prochain. L’OPEP+ a convenu en principe d’augmenter sa production de 632 000 barils par jour à partir de juillet, mais cela dépendra largement de la capacité du secteur pétrolier russe à faire face à un régime de sanctions occidentales qui se durcit progressivement.
Vers 13h30, le prix du brut américain était en hausse de 0,7% à 119,75 $ le baril, tandis que le prix du brent était en hausse de 0,7% à 120,56 $ le baril.