Les banques centrales commettent une énorme erreur – le krach financier de 1929 est désormais inévitable
04.08.2023 17:03
© Investing.com
Investing.com – Une récession est un véritable épouvantail. Personne n’aime perdre son emploi, voir sa voiture de location de 300 chevaux se faire remorquer et passer la prochaine saison de vacances sur son balcon, un verre d’eau du robinet à la main.
Mais peu de gens sont conscients du fait que le ralentissement économique consécutif à une phase de boom est tout à fait normal et même urgent. Sans ce ralentissement, il n’y a pas de croissance durable ni de prospérité supplémentaire. C’est pourtant ce que les gens aiment dans l’économie de marché.
En revanche, si les banques centrales et les gouvernements interviennent pour empêcher le ralentissement, un problème bien plus important se pose.
L’économiste Joseph Schumpeter a inventé le terme de destruction créatrice dans le contexte des récessions. Ce qu’il entend par là, c’est que ce n’est qu’en période de ralentissement économique que se produit l’assainissement du marché, essentiel à la croissance future. Pendant cette phase, les entreprises inefficaces disparaissent et les secteurs d’activité innovants peuvent se développer, comme l’a écrit le journaliste financier Graham Young dans son dernier article.
Young explique que pendant cette lutte élémentaire pour la survie, tout est fait pour utiliser efficacement les ressources, ce qui augmente la productivité et conduit à une croissance et une prospérité durables.
Si les récessions sont évitées, les facteurs d’efficacité et d’innovation, essentiels à la croissance, ne jouent pratiquement aucun rôle. Les groupes établis, devenus complaisants, ne font que renforcer leur domination du marché et les concurrents proposant des approches révolutionnaires n’ont guère de chance.
Dans son article, Young fait référence aux différentes récessions qui ont eu lieu depuis la Grande Dépression. Elles ont toutes un point commun, elles ont résulté de la surchauffe de l’économie et de la réduction subséquente des surcapacités qui en résultaient.
La Grande Dépression elle-même a toutefois été déclenchée par quelque chose de très différent.
Elle a été précédée par l’âge d’or des années 20, au cours duquel les cours de Wall Street ne connaissaient qu’une seule direction : une forte hausse. La raison en était la politique monétaire souple de la banque centrale. Celle-ci a permis au marché des actions de connaître un boom qui semblait ne jamais devoir s’arrêter.
L’économie signalait sans cesse, par des faillites d’entreprises, que la demande s’effondrait, ce que la bourse ignorait jusqu’à ce que l’inévitable se produise et que les bénéfices des actions s’évaporent.
Cet événement a touché le monde entier et la détérioration économique qui l’a accompagné a également contribué à l’arrivée au pouvoir du parti national-socialiste en Allemagne. Il promit des emplois aux gens et fit construire des autoroutes vers l’est, ce qui marqua le début de la Seconde Guerre mondiale.
Selon Young, lors de la crise financière de 2008 et des années suivantes, les gouvernements et les banques centrales ont commis des erreurs similaires à celles commises durant les années 20.
En imprimant de l’argent frais, ils ont soutenu l’économie et les marchés financiers ont marché à la hausse, ce qui a empêché l’assainissement du marché, pourtant essentiel à la croissance réelle.
Il n’y a aucune différence entre aujourd’hui et il y a cent ans. Le marché suit les mêmes lois qu’à l’époque. Mais les banquiers centraux actuels ont oublié les leçons de la Grande Dépression, comme l’écrit Young.
Au lieu de cela, ils se concentrent davantage sur les chocs inflationnistes des années 70. Ils se focalisent sur le fait que les banques ne doivent pas faire faillite et que l’inflation est dans tous les cas préférable à la déflation.
Mais les deux sont une erreur. Young explique que si les banques n’ont pas à craindre pour leur survie, elles se mettent automatiquement à prendre des risques inacceptables, des risques qui menacent la stabilité financière.
L’inflation doit également être considérée comme problématique, car elle réduit les rendements réels et incite également à une spéculation injustifiée.
Lorsque les banques centrales et les gouvernements interviennent pour éviter les récessions systémiques, le PIB reste en deçà de la croissance moyenne et la productivité diminue.
Depuis la crise financière, on tente dans le monde entier d’éviter la récession nécessaire à un marché sain en imprimant de la monnaie nouvelle. Ces efforts ont entraîné une forte inflation, que l’on tente à présent de maîtriser avec des taux d’intérêt élevés. Mais ce faisant, on court automatiquement le risque de déclencher la récession que l’on n’a jamais autorisée.
Young en conclut que l’argent bon marché des banques centrales n’est une solution à rien, bien au contraire. La tentative de contourner une récession économique ne fait qu’empirer les choses. Car la récession passagère tant redoutée se transforme rapidement en dépression majeure, comme l’histoire l’a déjà prouvé.