L’entrée de l’Arabie Saoudite dans les BRICS pourrait mener à la destruction du Dollar

Investing.com – L’ancien représentant au Congrès US Ron Paul, dont les commentaires économiques sont très écoutés, a abordé le sujet de la remise en question du rôle dominant du Dollar dans un article de blog publié la semaine dernière.

Il a en effet rappelé que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont décidé le mois dernier d’intégrer six nouveaux pays dans leur groupe : L’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, afin selon lui “d’atteindre leurs objectifs en sapant le fondement de la puissance américaine : le statut de monnaie de réserve mondiale du dollar.”

Il a rappelé que “le président brésilien Luiz Inacio Lula de Silva a appelé les pays des BRICS à créer leur propre monnaie, tandis que l’Inde fait pression pour que ses partenaires commerciaux, y compris la Russie, commercent en roupies indiennes plutôt qu’en dollars américains”.

Il a également écrit que “la Chine et d’autres pays des BRICS auraient également pris des mesures pour envisager l’utilisation de au lieu du dollar dans les échanges internationaux”, une supposition rendue crédible par le fait que la Chine achète massivement de l’Or ces derniers mois.

Mais surtout, Ron Paul a rappelé que suite aux accords de Bretton-Woods et à l’abandon de l’étalon-or, “Henry Kissinger a négocié un accord avec l’Arabie saoudite en vertu duquel, en échange du soutien diplomatique et militaire des États-Unis, l’Arabie Saoudite utiliserait des dollars pour ses transactions sur le marché international du pétrole”.

Or, il a souligné que ce « pétrodollar » est l’épine dorsale du statut de monnaie de réserve du dollar, et que la remise en question de cet état de fait pourrait avoir de profondes conséquences sur la monnaie US.

Ron Paul a de plus souligné qu’”au début de cette année, l’Arabie saoudite a signé un accord avec le Brésil pour accepter la monnaie brésilienne au lieu du dollar pour les achats de pétrole”, faisant remarquer que “si l’Arabie saoudite signe des accords similaires avec d’autres pays du BRICS, cela accélérera la fin du règne du dollar en tant que monnaie de réserves.

Comme de nombreux autres observateurs, Ron Paul a également estimé que le rejet du dollar est également motivé par les craintes suscitées par la « militarisation » du statut de monnaie de réserve du dollar, sachant que “le gouvernement américain utilise la position de monnaie de réserve du dollar pour forcer les autres pays à se conformer aux sanctions américaines”, le dernier exemple en date étant celui des sanctions contre la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine.

L’ancien représentant au Congrès a aussi évoqué le sujet de la dette US en tant que facteur favorisant le désamour pour le billet vert, avec un montant de 33 000 milliards de dollars actuellement, et qui devrait augmenter de 115 000 milliards de dollars au cours des 30 prochaines années, alors que “le Congrès et le Président refusent de réduire les dépenses dans quelques domaines que ce soit”.

Or, Ron Paul a estimé qu’un “choc comme le rejet du statut de monnaie de réserve du dollar et la crise du dollar qui en résultera” sera nécessaire “pour forcer le gouvernement et le peuple américains à prendre des mesures pour mettre fin à leur dépendance à l’égard des dépenses sociales et de guerre et de la monnaie fiduciaire”.

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