États-Unis: Le spectre d’un « shutdown » au 1er octobre prend de l’épaisseur
21.09.2023 21:55
© Reuters. Photo du Capitole à Washington, aux États-Unis/Photo prise le 31 août 2023/REUTERS/Kevin Wurm
WASHINGTON (Reuters) – La menace d’une fermeture partielle des administrations fédérales américaines (« shutdown ») a pris de l’ampleur jeudi alors qu’une majorité d’élus de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, s’est opposée pour la troisième fois au vote d’un texte sur les dépenses de défense.
Il s’agit d’un nouveau revers pour le calendrier souhaité par le ‘speaker’ républicain e la Chambre, Kevin McCarthy, en dépit d’une réunion de plus de deux heures entre élus républicains pour tenter de trouver un consensus et écarter le spectre d’un quatrième « shutdown » en une décennies.
La Chambre des représentants s’est opposée à 216 voix contre 212 à l’ouverture d’un débat sur un projet de loi de crédits de défense de 886 milliards de dollars, un petit groupe d’élus issus de l’aile la plus conservatrice du Parti républicain ayant mené une fronde.
Une fermeture partielle des agences fédérales débutera dans dix jours si le Congrès ne parvient pas à s’accord sur un texte de financement à court-terme ou sur une loi budgétaire pour une année entière.
Les républicains de la Chambre ne parviennent pas se rassembler derrière l’une ou l’autre des possibilités. Par ailleurs, les projets de loi évoqués n’ont pas le soutien des démocrates, qui contrôlent le Sénat.
Donald Trump, favori dans la course à l’investiture du Parti républicain pour l’élection présidentielle de novembre 2024, a ajouté aux soucis de Kevin McCarthy en appelant à une fermeture de l’administration – une situation survenue à trois reprises au cours de son mandat de quatre ans à la Maison blanche.
Via son réseau social Truth, l’ancien président américain a incité les républicains du Congrès à priver de financement « le gouvernement utilisé comme arme par le corrompu Joe Biden (…) qui traite la moitié du pays comme ennemi de l’Etat ». Joe Biden, qui a battu Donald Trump en 2020, brigue une réélection l’an prochain.
Les difficultés politiques ont attiré l’attention de Wall Street et des agences de notation, alors que les Etats-Unis ont écarté en juin le spectre d’un catastrophique défaut de paiement à l’issue de longues négociations entre démocrates et républicains. Fitch a abaissé en août la note de crédit des Etats-Unis à AA+.
(Reportage David Morgan et Richard Cowan, avec Makini Brice; version française Victor Goury-Laffont, édité par Jean Terzian)