Bulgarie: Les conservateurs pressent le Parlement à former un gouvernement « quoi qu’il en coûte »
05.04.2023 22:39
© Reuters. Photo de Boyko Borissov, ancien premier ministre de longue date et chef du parti de centre-droit GERB. /Photo prise le 5 avril 2023 à Sofia, Bulgarie/REUTERS/Spasiyana Sergieva
(Bien lire ex-Premier ministre §9)
SOFIA (Reuters) – Le parti bulgare de centre-droit GERB, qui a remporté les élections législatives avec une faible avance dimanche dernier, a pressé les partis du pays à former un nouveau gouvernement « quoi qu’il en coûte ».
Ces résultats augurent de difficiles discussions pour former un gouvernement et pourraient aboutir à une nouvelle impasse politique et entraîner de nouvelles élections alors que cinq scrutins ont déjà été organisés en l’espace de deux ans.
La défiance mutuelle entre le parti réformateur pro-occidental PP (« Nous continuons le changement »), arrivé en deuxième position, et le GERB (Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie), le parti de l’ancien Premier ministre Boyko Borissov, a causé une impasse politique.
En conséquence, le pays n’a pas pu valider le budget de l’État pour 2023 et a dû repousser son adhésion à la zone euro qui était fixée à janvier 2024.
Boyko Borissov a déclaré mercredi qu’il mènerait des négociations avec tous les partis s’il recevait le feu vert du président Rumen Radev pour initier la formation d’un nouveau gouvernement.
« Les Bulgares ont dit qu’ils ne pouvaient pas se passer du GERB, mais ils ne peuvent pas non plus se passer du PP et de la DB. Nos sentiments individuels n’ont aucune importance », a dit l’ex-Premier ministre lors d’une conférence de presse.
« La seule chose que ce parlement doit produire est un gouvernement régulier. Quoi qu’il en coûte pour les partis. Sinon, de nouvelles élections reviendront au même ».
Boyko Borissov et Kiril Petkov, le leader du PP, âgé de 42 ans et diplômé de Harvard, souhaitent tous deux que la Bulgarie, membre de l’Otan, maintienne sa position pro-Ukraine dans la guerre.
Le PP accuse le GERB de ne pas avoir combattu une corruption endémique dans l’État membre le plus pauvre de l’Union européenne pendant son mandat de dix ans qui s’est achevé en avril 2021, ce que l’ex-Premier ministre nie.
(Reportage Stoyan Nenov, version française Nathan Vifflin, édité par Kate Entringer)