Zone euro: La hausse des prix ralentit mais l’inflation sous-jacente persiste
01.02.2023 14:09
© Reuters. Photo d’illustration de figurines devant un graphique boursier affiché et le mot « Inflation », prise le 13 juin 2022/REUTERS/Dado Ruvic
PARIS/FRANCFORT (Reuters) – L’inflation dans la zone euro a décéléré en janvier pour un troisième mois consécutif mais ce ralentissement suscite des doutes car les prix à la consommation dite de base sont restés stables et les données sur l’Allemagne reposent sur une estimation.
Selon la première estimation publiée mercredi par Eurostat, l’inflation dans les 20 pays partageant la monnaie unique a été de 8,5% sur un an le mois dernier, après 9,2% en décembre et un pic à 10,6% en octobre dernier. Les économistes interrogés par Reuters l’attendaient à 9,0% en janvier.
Sur un mois, l’indice des prix calculé aux normes européennes (IPCH) a baissé de 0,4%, comme en décembre, a précisé l’institut européen de la statistique.
Si, sur un an, les prix de l’énergie continuent de connaître la progression la plus forte (+17,2%), ils subissent un ralentissement de plus en plus marqué puisque leur hausse avait été de 25,5% en décembre après avoir culminé à 41,5% en octobre.
A l’inverse, l’inflation dans la catégorie « alimentation, alcool et tabac » accélère à 14,1% après 13,8% en décembre.
L’inflation est au coeur des préoccupations de la Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit jeudi. Un nouveau relèvement de 50 points de base de son principal taux directeur, à 2,5%, est attendu pour juguler la hausse des prix alors que la banque centrale a pour objectif à moyen terme une inflation à 2%.
Au regard des nouvelles données sur le taux d’inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés, qui a atteint 7,0% sur un an après 6,9% en décembre, il est peu probable que les membres « conservateurs » du Conseil des gouverneurs de la BCE soient rassurés.
Une mesure plus étroite encore de l’inflation, qui exclut en outre l’alcool et le tabac, montre qu’elle est restée stable à 5,2%.
Les chiffres de l’inflation suscitent par ailleurs des interrogations sur leur fiabilité. A la différence des mois précédents, les données de l’Allemagne, première économie de la zone euro, n’étaient pas disponibles, ce qui a obligé Eurostat a recourir à une estimation.
D’après les économistes, les chiffres de janvier sont également plus volatils que ceux des autres mois de l’année, la période étant marquée par un ajustement des prix.
(Rédigé par Bertrand Boucey et Claude Chendjou, avec Balazs Koranyi, édité par Jean-Stéphane Brosse)