Wall Street ouvre en baisse, le risque de récession domine
29.09.2022 16:11
© Reuters. Un trader à la Bourse de New York. /Photo prise le 13 septembre 2022/REUTERS/Andrew Kelly
PARIS (Reuters) – La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi dans un contexte de regain d’aversion au risque alimentée par la remontée rapide des taux d’intérêt et ses conséquences sur la conjoncture économique, tandis que le projet de budget britannique continue de susciter des inquiétudes.
Dans les premiers échanges, l’indice perd 261,79 points, soit 0,88%, à 29.421,95 points et le Standard & Poor’s 500, plus large, recule de 1,15% à 3.676,2 points.
Le cède 1,5%, soit 165,61 points, à 10.886,02.
Alors que la tentative de la Banque d’Angleterre (BoE) d’apaiser les marchés s’essouffle, la Première ministre britannique, Liz Truss, est restée droite dans ses bottes en assurant jeudi que son projet de budget, qui a plongé le pays dans une tourmente financière, était le meilleur moyen de relancer la croissance économique et de protéger ses compatriotes des conséquences de la crise énergétique.
Dans ce contexte, la livre sterling est repartie jeudi à la baisse face au dollar, tandis que les rendements obligataires de référence ont repris leur marche en avant, le taux des Treasuries à dix ans prenant près de neuf points de base à 3,8%, signe que l’annonce mercredi de la BoE d’un achat d’obligations britanniques autant que nécessaire au cours des deux prochaines semaines n’a plus d’effet.
Aux turbulences au Royaume-Uni s’ajoutent les craintes sur l’inflation, le risque d’une récession et la montée des taux d’intérêt en Europe comme aux Etats-Unis.
La hausse des prix en Allemagne a atteint 10,9% en septembre, selon une première estimation publiée jeudi et plusieurs responsables de BCE ont plaidé pour une nouvelle hausse du coût du crédit de 75 points en octobre, tandis qu’aux Etats-Unis, la contraction du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre a été confirmée à -0,6% en rythme annualisé. [ZRN0058AZ]
La baisse plus forte que prévu des inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, à 193.000, n’est même pas de nature à rassurer, puisqu’elle traduit un marché du travail toujours résilient, ce qui pourrait conforter la Réserve fédérale américaine dans ses projections d’une hausse des taux d’intérêt à 4,60% en 2023.
« Le marché réévalue les risques macroéconomiques et le catalyseur de cette année a évidemment été la Fed et d’autres banques centrales qui ont commencé à relever leurs taux (…) La question de la soutenabilité de la dette et du financement des pays ayant des déficits courants est devenue extrêmement réelle », résume Andrea Cicione, directeur de la stratégie chez TS Lombard.
Aux valeurs, Les groupes technologiques Amazon (NASDAQ:), Apple (NASDAQ:), Microsoft (NASDAQ:), Meta Platforms (NASDAQ:) et Tesla (NASDAQ:) perdent de 0,6% à 2,6%, dans un contexte de regain de l’aversion au risque, BofA Global Research ayant en outre abaissé sa recommandation sur Apple à « neutre » contre « acheter ».
Les compagnies aériennes américaines reculent également, à l’instar de Southwest Airlines (-1,7576%), United Airlines Holdings (-1,5772%) et Delta Air Lines (-2,3398%), après l’annulation ce jeudi de près de 2.000 vols en raison de l’ouragan Ian.
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(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)