Visite en Birmanie de l’émissaire de l’Onu sur fond de « détérioration de la situation »
16.08.2022 11:52
Une envoyée spéciale de l’Onu se rendra en Birmanie cette semaine, ont indiqué les Nations unies, pour une visite rare dans un contexte d’agitation politique intérieure et de fragilisation des liens entre la Birmanie et ses voisins d’Asie du Sud-Est.
(Reuters) – Une envoyée spéciale de l’Onu se rendra en Birmanie cette semaine, ont indiqué les Nations unies, pour une visite rare dans un contexte d’agitation politique intérieure et de fragilisation des liens entre la Birmanie et ses voisins d’Asie du Sud-Est.
La Birmanie est plongée dans le chaos depuis le renversement par l’armée, au début de l’année dernière, du gouvernement élu et dirigé par la lauréate du prix Nobel Aung San Suu Kyi et la répression sanglante qui a suivi.
La visite de l’envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu en Birmanie, Noeleen Heyzer, fait suite à « des consultations approfondies avec des acteurs de l’ensemble du spectre politique, de la société civile ainsi que des communautés affectées par le conflit en cours », a indiqué l’Onu dans un communiqué datant de lundi.
Faisant référence à l’appel du Conseil de sécurité des Nations unies en faveur d’une cessation immédiate de toutes les formes de violence et d’un accès humanitaire sans entrave, l’Onu a déclaré que Noeleen Heyzer « s’attacherait à répondre à la détérioration de la situation et aux préoccupations immédiates », sans donner plus de détails sur sa visite.
Le porte-parole de la junte militaire au pouvoir, Zaw Min Tun, a déclaré à un média pro-junte que Noeleen Heyzer devait arriver mercredi.
« Elle rencontrera le dirigeant du pays et d’autres ministres de premier plan », a-t-il déclaré, ajoutant qu’aucune demande de rencontre avec Aung San Suu Kyi, l’ancienne dirigeante tenue à l’isolement, n’avait été formulée.
La junte n’a pas autorisé un envoyé de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à la rencontrer.
Lundi, un tribunal birman a condamné lundi Aung San Suu Kyi, 77 ans, à six ans de prison après l’avoir déclarée coupable dans quatre affaires de corruption. Elle a été accusée d’au moins 18 infractions passibles de peines d’emprisonnement maximales combinées de près de 190 ans.
Le mois dernier, la junte a également fait l’objet d’une condamnation mondiale après l’exécution de quatre militants pro-démocratie accusés d’avoir aidé à commettre des « actes terroristes ».
(Reportage Reuters, rédigé par Kanupriya Kapoor ; version française Dagmarah Mackos, édité par Kate Entringer)