Un émissaire russe à l’Onu dit que Reuters a « censuré » les déclarations d’une évacuée de Marioupol
06.05.2022 23:33
Un émissaire russe aux Nations unies a accusé vendredi Reuters d’avoir « censuré » les déclarations d’une survivante des bombardements qui ont frappé le site sidérurgique Azovstal, à Marioupol, déclarant que le reportage publié par l’agence avait o
NATIONS UNIES (Reuters) – Un émissaire russe aux Nations unies a accusé vendredi Reuters d’avoir « censuré » les déclarations d’une survivante des bombardements qui ont frappé le site sidérurgique Azovstal, à Marioupol, déclarant que le reportage publié par l’agence avait omis une remarque critique à l’égard des forces ukrainiennes.
Les forces russes ont envahi l’Ukraine le 24 février et ont occupé le port de Marioupol, laissant les derniers combattants ukrainiens présents dans la ville et des dizaines de civils terrés dans un réseau de bunkers et de tunnels situés sous l’aciérie Azovstal.
L’ambassadeur adjoint de la Russie à l’Onu, Dimitri Polyansky, a déclaré qu’un commentaire fait par une évacuée de l’aciérie avait été omis d’un reportage de Reuters publié le 1er mai.
Dans son récit, recueilli par les médias alors qu’elle se trouvait dans les territoires de l’Ukraine occupés par la Russie, Natalia Ousmanova a déclaré que les troupes ukrainiennes l’avaient retenue, ainsi que d’autres civils, dans l’aciérie contre leur gré.
Un porte-parole de Reuters a déclaré que l’agence de presse s’en tenait à son reportage.
« Nous cherchons toujours à vérifier des aspects essentiels du récit de Natalia Ousmanova. Nous nous engageons à rendre compte du conflit en Ukraine de manière impartiale et indépendante, comme nous le faisons dans le monde entier. »
Le ministère de la Défense et l’état-major ukrainien n’ont pas immédiatement répondu aux demandes écrites de commentaires sur les déclarations faites par Natalia Ousmanova.
« Reuters a, en fait, fortement censuré ce qu’elle a dit », a déclaré Dimitri Polyansky lors d’une session informelle du Conseil de sécurité de l’Onu.
« Comment les téléspectateurs occidentaux apprendront-ils la vérité, surtout lorsque les chaînes de télévision russes sont, comme nous le savons tous, interdites dans les pays occidentaux ? Qui diffuse de la propagande ici ? Jugez par vous-même », a-t-il ajouté.
(Reportage Michelle Nichols; version française Camille Raynaud)