Ukraine: La Russie reverra sa coopération avec le chef de l’Onu s’il inspecte les drones
20.10.2022 08:57
© Reuters. Le siège des Nations Unies à New York. /Photo prise le 15 août 2014/REUTERS/Carlo Allegri
par Michelle Nichols
NATIONS UNIES (Reuters) – La Russie a déclaré mercredi qu’elle reverrait sa coopération avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, si ce dernier envoyait des experts en Ukraine pour examiner des drones que les puissances occidentales ont présenté comme étant de fabrication iranienne.
L’Ukraine a fait état ces dernières semaines d’une multiplication des attaques russes utilisant des drones Shahed-136.
S’exprimant à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, le vice-ambassadeur russe auprès de l’Onu Dmitri Polianski a appelé Antonio Guterres et ses représentants à « s’abstenir de mener une enquête illégitime ».
« Le cas échéant, il nous faudrait revoir notre collaboration avec eux, ce qui ne serait dans l’intérêt de personne. Nous ne le souhaitons pas, mais nous n’aurons d’autre choix », a-t-il déclaré à des journalistes sans toutefois fournir plus de détails.
Le Conseil de sécurité de l’Onu s’est réuni mercredi à la demande de la France, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne afin d’évoquer l’utilisation de drones par la Russie sur le territoire ukrainien.
Selon ces pays, l’utilisation de drones iraniens par Moscou représente une violation de la résolution 2.231 ayant entériné l’accord de 2015 entre l’Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran.
Téhéran dément livrer des drones à Moscou. La Russie a de son côté réfuté les allégations selon lesquelles ses forces utilisaient des drones de fabrication iranienne lors d’attaques menées en Ukraine.
Aux termes de la résolution, un embargo sur les armes conventionnelles visant l’Iran devait rester en vigueur jusqu’en octobre 2020. Malgré les efforts entrepris par Washington du temps du président Donald Trump, qui a fait sortir les Etats-Unis de l’accord en 2018, le Conseil de sécurité a refusé de prolonger cet embargo, autorisant l’Iran à reprendre ses exportations d’armes.
L’Ukraine et les puissances occidentales jugent toutefois que la résolution contient toujours des restrictions jusqu’en octobre 2023 sur les missiles et les technologies afférentes susceptibles de couvrir les exportations et les achats de systèmes militaires perfectionnés tels que des drones.
« L’Iran se doit de ne pas exporter de telles armes », a écrit le vice-ambassadeur britannique à l’Onu, James Kariuki, sur Twitter (NYSE:) après la réunion du Conseil.
« En tant que membres des Nations unies, l’Iran a la responsabilité de ne pas apporter son soutien à la Russie dans sa guerre d’agression », a-t-il ajouté.
(version française Camille Raynaud)