Ukraine: Attaque russe sur Odessa, la cathédrale endommagée, selon Kyiv
23.07.2023 15:59
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© Reuters. Photo de l’intérieur de la cathédrale Spaso-Preobrazhensky, aussi appelée cathédrale de la Transfiguration à Odessa. /Photo prise le 23 juillet 2023 à Odessa, Ukraine/REUTERS/Nina Liashonok
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par Iryna Nazarchuk
ODESSA, Ukraine (Reuters) – Une attaque aérienne russe sur le port d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, a fait un mort, près de 20 blessés et a gravement endommagé la cathédrale emblématique de la ville, ont déclaré les autorités ukrainiennes.
« Odessa : une nouvelle attaque nocturne des monstres », a écrit Oleh Kiper, gouverneur de la région, sur l’application de messagerie Telegram.
Une personne a été tuée et 19 autres blessées, dont quatre enfants, dans les attaques de missiles qui ont également détruit six maisons et immeubles résidentiels. Quatorze personnes ont été hospitalisées.
La cathédrale Spaso-Preobrazhensky, aussi appelée cathédrale de la Transfiguration, a été gravement endommagée, a indiqué l’administration militaire d’Odessa. Il s’agit du plus grand édifice religieux de la ville, situé dans le centre historique, et classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
L’archidiacre de la cathédrale, Andrei Paltchouk, a déclaré à Reuters que le tir de missile avait provoqué un incendie qui a touché seulement une zone de l’édifice contenant des objets religieux non historiques destinés à être achetés par les fidèles.
« Lorsque la chapelle de l’autel droit – la partie la plus sacrée de la cathédrale – a été touchée, un morceau de missile a traversé toute la cathédrale et a touché la zone où nous exposons des icônes, des bougies et des livres à acheter », a-t-il déclaré.
Le ministère ukrainien de la Défense a déclaré que la cathédrale avait été « détruite deux fois », par le président russe Vladimir Poutine et par le dirigeant soviétique Joseph Staline.
La cathédrale, construite au début du XIXe siècle, a été démolie en 1936 dans le cadre des campagnes antireligieuses de Joseph Staline et reconstruite lorsque l’Ukraine a obtenu son indépendance de Moscou en 1991.
Des parties de l’édifice ont été détruites et les sols ont été recouverts de gravats. Plusieurs habitants des environs sont venus prêter main forte pour enlever les décombres.
Le ministère russe de la Défense a reconnu que des frappes ont visé la région, mais a rejeté toute attaque contre la cathédrale et a déclaré que le bâtiment avait probablement été touché par un missile antiaérien ukrainien.
La Russie a attaqué Odessa avec des missiles et des drones à plusieurs reprises depuis son retrait de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via les ports de la mer Noire. Les ports d’Odessa étaient le point de départ des céréales quittant l’Ukraine dans le cadre de cet accord conclu avec la Turquie et les Nations unies.
Le président Volodimir Zelensky a condamné l’attaque de dimanche et a promis des mesures de rétorsion.
« Il n’y a pas d’excuse pour le mal russe. Comme toujours, ce mal échouera. Et il y aura certainement des représailles pour les terroristes russes à Odessa. Ils sentiront ces représailles », a-t-il déclaré sur Twitter (NYSE:).
La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a publié une déclaration condamnant l’attaque et a proposé l’aide de son pays pour la reconstruction de la cathédrale.
« Les agresseurs russes démolissent des entrepôts de céréales, privant de nourriture des millions de personnes affamées. Ils détruisent notre civilisation européenne et ses symboles sacrés », a-t-elle déclaré.
Dans son compte rendu quotidien, le ministère russe de la Défense a déclaré avoir frappé des cibles « où des attaques terroristes étaient en préparation » dans la région d’Odessa et que toutes les cibles avaient été détruites.
Le ministère a par ailleurs assuré que les informations ukrainiennes faisant état d’une frappe russe sur la cathédrale étaient fausses et que ses cibles à Odessa se trouvaient « à une distance sûre » du complexe de la cathédrale. Il a ajouté que la « cause probable » des dommages subis par la cathédrale était un missile antiaérien ukrainien.
(Reportages Iryna Nazarchuk à Odessa, Max Hunder à Kyiv, Felix Light et Keith Weir à Londres, Lidia Kelly à Melbourne ; Rédigé par Max Hunder; version française Claude Chendjou)