UE: Dernière tentative pour un accord sur le plafonnement du prix du gaz
19.12.2022 12:10
© Reuters. Illustration montrant un gazoduc et le drapeau européen. /Photo réalisée le 18 juillet 2022/REUTERS/Dado Ruvic
par Kate Abnett
BRUXELLES (Reuters) – Les ministres de l’Energie des Vingt-Sept sont réunis ce lundi à Bruxelles pour tenter de s’accorder sur un plafonnement du prix du gaz, un nouveau mécanisme destiné à contenir la crise énergétique et la flambée des prix qui fait l’objet de divisions persistantes.
Après des mois de négociations et deux réunions ministérielles d’urgence infructueuses, ils doivent se prononcer ce lundi sur une nouvelle proposition de compromis soumise ce week-end par la République tchèque, qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne (UE).
Selon le projet de document, dont Reuters a pu consulter une copie, ce mécanisme de correction temporaire des prix du gaz se déclencherait quand le prix du contrat à un mois sur la plate-forme néerlandaise TTF (Title Transfer Facility, indice de référence du marché du gaz dans l’UE) dépasse 188 euros par mégawattheure (MWh) pendant trois jours, soit un seuil bien inférieur aux 275 euros/MWh proposés par la Commission européenne (CE) fin novembre.
Une dizaine de pays, parmi lesquels la Belgique, la France la Grèce et la Pologne, sont partisans d’un plafond inférieur à 200 euros/MWh.
De leur côté l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas sont réticents à la mise en oeuvre d’un tel mécanisme, craignant qu’il ne perturbe les marchés énergétiques européens en décourageant les importations européennes de GNL par voie maritime, les fournisseurs préférant alors se tourner vers des marchés plus lucratifs.
« Personne en Allemagne n’est opposé à de faibles prix du gaz, mais nous savons que nous devons être très prudents pour que le remède ne soit pas pire que le mal », a déclaré à la presse le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, à son arrivée pour la réunion.
De son côté, la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a souligné qu' »il faut maintenant finaliser ce texte et notamment se mettre d’accord sur le seuil de déclenchement du mécanisme ».
Elle a également souligné la nécessité de ne pas perturber « la stabilité des marchés » et précisé que la France « souten(ait) la proposition de la présidence de mettre en oeuvre ce mécanisme avec un petit délai, pour s’assurer que nous ne remettons pas en cause la stabilité des marchés financiers. »
Selon deux hauts responsables européens, le camp des partisans du plafonnement semble désormais disposer de suffisamment de soutiens pour que cette mesure soit approuvée, y compris en cas d’opposition persistante de l’Allemagne.
(Rédigé par Kate Abnett, avec la contribution de Bart Meijer, Tassilo Hummel et Jan Lopatka ; version française Myriam Rivet, édité par Kate Entringer)