Stellantis demande que les négociations avec l’UAW se basent sur la réalité économique
11.08.2023 18:22
© Reuters. Le logo de Stellantis est visible à Vélizy-Villacoublay près de Paris. /Photo prise le 23 février 2022/REUTERS/Gonzalo Fuentes
(Reuters) – La société mère de Chrysler, Stellantis, a critiqué vendredi les revendications du syndicat américain United Auto Workers (UAW), estimant qu’il fallait « que toutes les parties concernées se concentrent sur la réalité ».
Dans une lettre adressée aux employés et consultée par Reuters, Mark Stewart, directeur de l’exploitation pour l’Amérique du Nord, a déclaré que le constructeur automobile « s’engage à travailler avec l’UAW pour parvenir à un accord basé sur la réalité économique ».
Mark Stewart a ajouté qu’accepter les exigences de Shawn Fain, le président de l’UAW, « pourrait mettre en péril notre capacité à prendre des décisions à l’avenir qui garantissent la sécurité de l’emploi pour nos salariés. C’est une proposition perdante pour nous tous ».
Les accords actuels de quatre ans avec Stellantis, General Motors (NYSE:) et Ford (NYSE:) Motor expirent le 14 septembre.
L’UAW a déclaré chercher à obtenir des améliorations « audacieuses » en matière de salaires et d’avantages sociaux, notamment des augmentations de salaires de plus de 40% sur quatre ans, des congés supplémentaires importants et le rétablissement des retraites à prestations définies qui avaient été supprimées pour les travailleurs les plus récents.
Shawn Fain a critiqué mardi les nombreuses concessions demandées par Stellantis.
« Les propositions de Stellantis sont une véritable gifle », a déclaré Shawn Fain, précisant que l’entreprise proposait de réduire la couverture des soins de santé, de diminuer le nombre de jours de vacances pour les nouvelles recrues et de lever le plafond imposé aux employés temporaires.
Mark Stewart a déclaré que Shawn Fain n’avait pas représenté équitablement les négociations. « Le théâtre et les insultes personnelles ne nous aideront pas à parvenir à un accord », a écrit Mark Stewart, ajoutant que « le moment est venu de s’asseoir à la table des négociations avec un esprit ouvert et une approche pleine de bon sens ».
Deux personnes au fait du dossier ont déclaré à Reuters cette semaine que les constructeurs automobiles estimaient que les exigences contractuelles de l’UAW pourraient faire passer le salaire horaire actuel de 60 dollars à plus de 150 dollars (de 54 à 136 euros).
(Reportage David Shepardson, version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)