Stabilité en vue pour les actions européennes
06.05.2022 10:26
Les principales Bourses européennes devraient ouvrir sans grand changement vendredi. Les contrats à terme indiquent une hausse de 0,02% pour le CAC 40 parisien, de 0,01% pour le Dax à Francfort et un recul de 0,15% pour le FTSE à Londres. /Photo prise
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes devraient ouvrir sans grand changement vendredi malgré la chute des indices de Wall Street la veille sur fond d’inquiétudes concernant la hausse des taux aux Etats-Unis, l’inflation et les perspectives économiques.
Les contrats à terme indiquent une hausse de 0,02% pour le CAC 40 parisien, de 0,01% pour le Dax à Francfort et un recul de 0,15% pour le FTSE à Londres.
Les indices européens ont clôturé dans le rouge jeudi après avoir pourtant ouvert en nette hausse, les investisseurs ayant été dans un premier temps rassurés par les déclarations du président de la Fed, Jerome Powell, écartant la perspective de futures hausses de taux de 75 points de base.
Mais les gains se sont peu à peu effrités, l’optimisme laissant place au scepticisme sur la capacité de la banque centrale américaine à juguler l’inflation galopante sans mettre à mal la croissance de l’économie, déjà fragilisée notamment par la guerre en Ukraine et les restrictions sanitaires en Chine.
« Le risque d’une erreur politique reste élevé: soit la Fed ne durcit pas assez rapidement sa politique monétaire pour combattre l’inflation, soit elle se montre trop agressive, ce qui entraînerait la fin du cycle économique actuel », a déclaré David Chao, stratège chez Invesco.
Le marché suivra à 12h30 GMT la publication des chiffres mensuels de l’emploi aux Etats-Unis. Les créations d’emplois devraient avoir diminué en avril selon le consensus Reuters, qui table sur 391.000 postes créés après 431.000 en mars.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en nette baisse jeudi, effaçant ses gains de la veille, alors que les investisseurs craignent que la hausse des taux annoncée par la Fed ne soit pas suffisante pour contrer la flambée de l’inflation, forçant la banque centrale à des mesures plus drastiques à l’avenir.
L’indice Dow Jones a cédé 3,12% à 32.997,97 points, le S&P-500 a perdu 3,56% à 4.146,87 points et le Nasdaq Composite a reculé de 4,99% à 12.317,69 points.
Le Nasdaq a enregistré sa pire séance depuis juin 2020, finissant à un plus bas depuis novembre 2020. Le Dow Jones, pour sa part, a connu sa pire séance depuis octobre 2020.
Alphabet (NASDAQ:GOOGL), Apple (NASDAQ:AAPL), Microsoft (NASDAQ:MSFT), Meta Platforms (NASDAQ:FB), Tesla (NASDAQ:TSLA) et Amazon (NASDAQ:AMZN) ont reculé entre 4,3% et 8,3%.
Mais l’aversion au risque n’a pas concerné seulement les titres à forte croissance, en difficulté depuis le début de l’année du fait de préoccupations sur l’impact potentiel sur leur croissance du relèvement des taux. L’ensemble des onze secteurs majeurs du S&P-500 ont décliné.
Les contrats à terme suggèrent pour le moment une séance ce vendredi en légère hausse.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, qui a rouvert après trois jours de pause, le Nikkei a gagné 0,69%, porté par les valeurs des secteurs de la finance et de l’énergie tandis que le compartiment technologique a fait les frais du recul de Wall Street la veille.
En Chine, le CSI300 chute de 2,52% et l’indice composite de Shanghai de 2,23%, pénalisés également par Wall Street et par la détermination des autorités chinoises à maintenir la politique zéro COVID-19.
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans recule légèrement à 3,0493% après avoir franchi jeudi le seuil de 3,1% pour la première fois depuis novembre 2018.
Son équivalent allemand recule de deux points de base dans les premiers échanges, à 1,019%.
CHANGES
La situation est calme sur les changes où le dollar est stable face à un panier de devises de référence après avoir nettement rebondi la veille pour atteindre un nouveau plus haut de 20 ans.
L’euro abandonne 0,2%, autour de 1,0513 dollar.
La livre sterling se stabilise contre le dollar après avoir chuté de 2% jeudi, tombant à son plus bas niveau en près de deux ans, à la suite des annonces de politique monétaire de la Banque d’Angleterre, qui a dressé un tableau pessimiste pour l’économie britannique et mis en garde contre le risque de récession.
PÉTROLE
Les cours du pétrole évoluent en hausse pour la troisième séance consécutive, les préoccupations concernant l’offre avec un éventuel embargo européen sur les importations russes l’emportant pour le moment sur les incertitudes liées à la croissance économique mondiale.
Le Brent prend 0,69% à 111,66 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,68% à 109 dollars.
(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Tangi Salaün et Kate Entringer)