Soudan : l’Onu s’attend à une reprise des pourparlers sur le cessez-le-feu
12.05.2023 16:40
© Reuters. Des enfants réfugiés soudanais qui ont fui les violences dans la région soudanaise du Darfour prennent leur petit-déjeuner à côté d’abris de fortune près de la frontière entre le Soudan et le Tchad à Koufroun, au Tchad. /Photo prise le 11 mai 20
GENÈVE (Reuters) – Un haut fonctionnaire de l’ONU a déclaré vendredi que les négociations sur un cessez-le-feu au Soudan reprendraient d’ici un ou deux jours, décrivant un changement de position des parties belligérantes qui pourrait les inciter davantage à respecter tout accord futur.
Les factions militaires soudanaises se sont engagées tard jeudi à conclure un accord limité visant à protéger les civils et à autoriser l’aide humanitaire après une semaine de pourparlers en Arabie saoudite. Aucun engagement de paix n’a été pris et les combats se sont poursuivis vendredi.
Depuis, le représentant spécial des Nations unies pour le Soudan Volker Perthes a déclaré s’être entretenu avec l’une des parties, et qu’il avait été assuré de leur volonté de poursuivre les discussions.
« Nous nous attendons à ce que ces pourparlers sur un cessez-le-feu reprennent aujourd’hui ou demain. Techniquement, cela ne devrait pas prendre trop de temps pour se mettre d’accord sur les modalités du cessez-le-feu », a-t-il déclaré lors d’un point de presse depuis Port-Soudan.
Depuis la mi-avril, les combats entre l’armée soudanaise et les forces paramilitaires rivales ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés, perturbé l’acheminement de l’aide, poussé les réfugiés à fuir à l’étranger et transformé les quartiers résidentiels de Khartoum en zones de guerre.
Les cessez-le-feu précédents n’ont pas tenu, les deux parties pensant encore pouvoir gagner, précise Volker Perthes. Il dit avoir depuis observé un changement d’attitude.
« Les deux parties ont compris que même si elles gagnaient, ce ne serait pas une victoire rapide. Et qu’une guerre longue et prolongée pourrait endommager le pays tout entier et qu’il n’y aurait alors plus grand-chose à gagner », a-t-il déclaré.
« Vous pourriez perdre le pays, même si vous gagnez la bataille. »
(Reportage d’Emma Farge ; version française Victor Goury-Laffont)