Réforme des retraites : Bruno Le Maire ne souhaite pas recourir au 49-3 sans toutefois l’exclure
25.04.2022 15:40
Bien que réticent, le ministre de l’Economie n'a pas totalement exclu le recours à l’article 49, alinéa 3 pour faire passer la réforme des retraites. Au lendemain du premier tour, le président n'avait pas pourtant écarté un référendum sur ce sujet.
Sujet brûlant de la présidentielle, la réforme controversée des retraites portée par Emmanuel Macron rencontre une forte hostilité au sein d’une partie de l’opposition et des organisations syndicales. Pour rappel, le chef de l’Etat souhaite allonger l’âge de départ à la retraite et de le passer progressivement à 65 ans, contre 62 ans actuellement.
Défendant ce 25 avril sur France Info la réforme, Bruno Le Maire a déclaré qu’il ne pouvait pas «donner la garantie» qu’il n’y aurait pas de recours à l’article 49, alinéa 3 de la Constitution pour la faire adopter. Le ministre de l’Economie a néanmoins affirmé qu’il «ne le souhait[ait] pas», espérant plutôt parvenir à «un compromis».
Réforme des retraites : Bruno Le Maire ne "peut pas donner la garantie" qu'il n'y aura pas de 49/3 sur la question. pic.twitter.com/TKQWOtba4d
— franceinfo (@franceinfo) April 25, 2022
A gauche, l’éventualité d’un usage du 49-3 a sans surprise fait réagir. «Macron à peine réélu, il veut déjà passer par 49-3 la retraite à 65 ans. Un détail : seul le Premier ministre déclenche les 49-3. Pour l’empêcher donc, une solution : l’Union Populaire à Matignon !», a réagi sur twitter Jean-Luc Mélenchon.
Même tonalité du côté de Fabien Roussel qui a appelé à «mettre» au gouvernement un 49-3 «par les urnes aux législatives».
L’idée d’un referendum enterrée ?
Au lendemain du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron n’avait toutefois pas fermé la porte à l’idée de soumettre la réforme par référendum. «Je n’exclus pas le référendum, pour quelque réforme que ce soit», avait-il déclaré sur BFM TV fustigeant au passage la proposition de revenir à 60 ans prônée par sa rivale, Marine Le Pen.
«Le seul moyen qu’on a, comme on vit plus longtemps, c’est de cotiser plus longtemps», avait-il justifié dans le même temps.
En 2019, Emmanuel Macron avait rechigné à reporter l’âge de départ à la retraite. «Tant qu’on n’a pas réglé le problème du chômage dans notre pays, franchement, ce serait assez hypocrite de décaler l’âge légal», avait-il assuré lors de sa conférence de presse post-grand débat, le 25 avril 2019. Revenant sur sa position, la réforme en marche avait dû être suspendue en raison du confinement provoqué par la pandémie de Covid-19 en 2020. Elle a été défendue comme une nécessité financière par Emmanuel Macron, bien que le Comité d’orientation des retraites (COR) ait rendu un rapport assurant de la pérennité du système actuel.
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