Prudence avant les décisions de la BCE et un discours de Powell
08.09.2022 13:29
Les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé à mi-séance jeudi. À Paris, le CAC 40 gagne 0,36% vers 10h50 GMT et à Londres, le FTSE 100 prend 0,2% alors qu’à Francfort, le Dax recule de 0,23%. /Photo d’archives/REUTERS/Charles Platiau
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en hausse timide et les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé à mi-séance jeudi avant les décisions très attendues de la Banque centrale européenne (BCE) et une intervention publique du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, deux rendez-vous majeurs qui alimentent par ailleurs la nervosité sur le marché des changes.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en progression de 0,1% pour le Dow Jones, de 0,14% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,13% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,36% à 6.127,76 points vers 10h50 GMT et à Londres, le FTSE 100 prend 0,2% alors qu’à Francfort, le Dax recule de 0,23%.
L’indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,13%, le FTSEurofirst 300 de 0,12% et le Stoxx 600 de 0,22%.
Le Conseil des gouverneurs de la BCE, qui annoncera ses décisions à 12h15 GMT, relèvera à coup sûr les taux d’intérêt pour tenter de freiner l’inflation mais les investisseurs sont partagés sur l’ampleur de cette hausse.
L’hypothèse d’un relèvement de 75 points de base (pdb) est privilégiée depuis quelques jours mais les tenants d’une hausse limitée à un demi-point continuent de mettre en avant la dégradation rapide de la conjoncture économique sur fond de crise énergétique.
La décision « sera sujette à un débat nourri au sein du Conseil des gouverneurs », prédisent les économistes de Barclays (LON:BARC) dans une note, ajoutant qu’une hausse de 75 pdb, leur hypothèse privilégiée, « suscitera probablement l’opposition de certains membres qui ont déjà exprimé leur inquiétude quant au risque d’une normalisation excessivement rapide ».
La BCE doit en outre présenter ses nouvelles prévisions de croissance et d’inflation.
De son côté, Jerome Powell participera à partir de 13h10 GMT à un débat en ligne sur la politique monétaire organisé par le Cato Institute, à moins de deux semaines de la réunion du Federal Open Market Committee (FOMC).
Les marchés continuent de tabler sur une hausse de 75 pdb des taux américains le 21 septembre. Mercredi, Lael Brainard, la vice-présidente de la Fed, a déclaré que le resserrement monétaire serait maintenu « aussi longtemps qu’il le faudra pour faire baisser l’inflation ».
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
CHANGES
L’euro oscille autour de la parité avec le dollar après son rebond de mercredi, qui l’a éloigné des plus bas de près de 20 ans touchés ces derniers jours sur fond d’inquiétudes pour l’économie de la zone euro.
Mais ce répit ne remet absolument pas en cause la tendance de fond favorable au dollar, qui s’appuie sur la divergence entre la politique monétaire de la Fed américaine et celles des autres grandes banques centrales.
Ainsi la livre sterling regagne un peu de terrain mais reste proche du plus bas de 37 ans touché mercredi. Et le yen, après un plus bas de 24 ans, n’a que brièvement profité des déclarations de responsables japonais suggérant que Tokyo pourrait intervenir sur les marchés pour freiner sa chute.
TAUX
Orientés à la hausse en début de séance, les marchés obligataires de la zone euro sont désormais pratiquement au point mort dans l’attente du communiqué de la BCE: le rendement du Bund allemand à dix ans s’affiche à 1,591%, tout près de son niveau de clôture de mercredi.
Côté américain, les rendements des bons du Trésor poursuivent le repli entamé mercredi, à 3,2484% pour les titres à dix ans et 3,4415% pour le deux ans.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, la plus forte hausse sectorielle à mi-séance est pour le compartiment des matières premières, dont l’indice Stoxx reprend 1,76% après une baisse de 2,34% mercredi.
La plus forte baisse est pour le compartiment de la distribution, qui perd 2,05% et souffre notamment de la chute de 8,83% d’AB Foods, le propriétaire de l’enseigne Primark, après un avertissement sur ses bénéfices.
À Paris, le recul le plus marquant du jour est pour Atos (EPA:ATOS), qui décroche de 15,16% après l’abaissement de la recommandation de Goldman Sachs (NYSE:GS), passé à la vente.
PÉTROLE
Le marché pétrolier, qui regagnait un peu de terrain en début de journée, est revenu à l’équilibre, tout près des plus bas de plus de six mois touchés mercredi.
Le Brent est pratiquement inchangé à 88,02 dollars le baril, tout comme le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), à 81,92 dollars.
(Rédigé par Marc Angrand)