Projet allemand pour un successeur au char Leopard 2, selon la presse
06.09.2023 18:47
© Reuters. Photo d’un char Leopard 2 à Bure, Suisse. /Photo prise le 5 mai 2023/REUTERS/Denis Balibouse
BERLIN (Reuters) – L’Allemagne a signé des accords avec l’Italie, l’Espagne et la Suède pour développer un successeur au char Leopard 2, rapporte mercredi le Handelsblatt.
Le projet sera supervisée par les fabricants d’armes allemands Krauss-Maffei Wegmann (KMW) et Rheinmetall, qui produisent le Leopard 2, indique le Handelsblatt en citant des sources industrielles et politiques.
Les partenaires de cette initiative comptent faire une demande auprès du Fonds européen de la Défense pour trouver des financements de l’ordre de plusieurs centaines de millions d’euros, écrit le Handelsblatt, ajoutant que le projet devrait aussi impliquer le suédois Saab et l’italien Leonardo.
Le partenaire espagnol n’a pas été identifié.
Un porte-parole de Rheinmetall n’a pas donné suite à une demande de commentaire. KMW n’a pu être joint dans l’immédiat.
Si elle se confirme, cette initiative pourrait provoquer la colère de la France, qui a lancé il y a six ans avec Berlin le projet de « char du futur » (MGCS, Main Ground Combat System), qui vise à remplacer le Leopard 2 et le char français Leclerc à l’horizon 2040, un projet freiné depuis des mois par des désaccords entre Paris et Berlin.
Le projet MGCS a toutefois été relancé à plusieurs reprises, notamment en juillet dernier lorsque les ministres français des Armées et allemand de la Défense ont chargé leurs chefs d’état-major des armées de préparer d’ici la fin de l’année un document préparatoire sur les capacités du futur char.
Selon le Handelsblatt cependant, Paris et Berlin n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur les caractéristiques du char, la France préconisant la construction d’un véhicule plutôt léger alors que l’Allemagne souhaiterait opter pour un blindé plus lourd.
Ni l’Elysée ni le ministère des Armées n’ont répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire.
Le ministère allemand de la Défense n’a pas non plus répondu à une demande de commentaires.
(Friederike Heine et Sabine Siebold, avec Michel Rose à Paris, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)