Powell au Congrès, craintes de récession, stocks API – Ce qui fait bouger les marchés ce mercredi
22.06.2022 15:01
Par Geoffrey Smith
Investing.com — La reprise des marchés mondiaux se heurte à un schéma familier de nouvelles ventes liées aux craintes de récession. Le président de la Fed, Jerome Powell, se rend au Capitole pour deux jours de témoignages. Le président Joe Biden devrait appeler à une suspension de la taxe fédérale sur l’essence. Plus loin, l’inflation au Royaume-Uni atteint un nouveau sommet et l’AIE met en garde contre un arrêt total de l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe. Voici ce qu’il faut savoir sur les marchés financiers ce mercredi 22 juin.
1. La reprise des marchés mondiaux s’estompe
La reprise mondiale des marchés boursiers s’est rapidement heurtée à un schéma familier de nouvelles ventes, les craintes de récession reprenant le dessus.
Les actions asiatiques et européennes ont chuté et les obligations se sont redressées. Les marchés européens ont sous-performé alors que l’Agence internationale de l’énergie a averti les dirigeants régionaux de se préparer à une interruption totale de l’approvisionnement en gaz russe.
À 12h50, le rendement du Trésor américain 10 ans était en baisse de 8 points de base à 3,22 %, tandis que le 2 ans était en baisse de 7 points de base à 3,13 %.
La diminution de l’appétit pour le risque s’est également manifestée dans les crypto-monnaies, où le Bitcoin a chuté de 4,0 % à 20 441 $.
2. Powell au Congrès ; données sur l’immobilier
Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell entamera deux jours de témoignage devant le Congrès sur l’état de l’économie, en s’adressant à la Commission bancaire du Sénat à partir de 14h30.
Il sera probablement interrogé sur les compromis à trouver entre la réduction de l’inflation et le risque d’entraîner les États-Unis dans une récession (les analystes de Citigroup (NYSE:C) ont relevé mardi leur estimation du risque de récession à 50 %).
La récente réunion de Powell avec le président Joe Biden semblait lui laisser toute la marge de manœuvre nécessaire pour faire baisser l’inflation de son niveau le plus élevé depuis quatre décennies. Toutefois, les membres du Congrès qui seront réélus dans cinq mois pourraient être moins généreux.
Les signes d’un début de refroidissement de l’économie américaine se multiplient déjà, avec des ventes de logements existants en baisse pour le quatrième mois consécutif en mai, la hausse des taux d’intérêt affectant les paramètres d’accessibilité.
3. Les actions devraient ouvrir en baisse
Les marchés boursiers américains devraient céder la plupart de leurs gains de mardi à l’ouverture, dans l’attente de tout signe de Powell indiquant que la trajectoire économique aboutira à un resserrement de la politique de la Fed moins important que prévu actuellement.
Vers 12h50, les Dow Jones futures étaient en baisse de 361 points, soit 1,2%, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 1,4% et les Nasdaq 100 futures de 1,7%.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l’objet d’une attention particulière, citons Altria (NYSE:MO), après la publication par l’administration Biden d’un plan qui obligerait les fabricants de tabac à retirer la majeure partie de la nicotine des cigarettes, affaiblissant ainsi leur tendance à créer une dépendance. Le marché s’intéressera également à Toyota (TYO:7203), qui a signalé ses tentatives d’augmenter sa production jusqu’en septembre, malgré les problèmes persistants des chaînes d’approvisionnement.
4. L’IPC du Royaume-Uni atteint un nouveau sommet alors que les grèves ferroviaires se poursuivent
L’inflation au Royaume-Uni a atteint en mai un nouveau record depuis quatre décennies, à 9,1 %, les prix de l’alimentation et de l’énergie continuant à grever le revenu disponible des consommateurs. L’inflation de base a donc été inférieure aux attentes, les dépenses non essentielles ayant été réduites.
La pression sur le système reste élevée, les prix de départ d’usine ayant augmenté de 15,7 % sur l’année et de 1,6 % sur le mois. L’évolution n’est pas favorisée par la faiblesse soutenue de la livre, qui est tombée jusqu’à 1,2176 $ avant de réduire ses pertes.
Le Royaume-Uni est au milieu d’une grève ferroviaire nationale de trois jours, qui pourrait créer un précédent important pour la série d’augmentations salariales du secteur public de cette année. Une section régionale du syndicat des conducteurs de train RMT a accepté en principe une offre d’augmentation salariale de 7,1 %.
Par ailleurs, une nouvelle étude a révélé que le Brexit avait laissé l’économie britannique moins ouverte et compétitive qu’auparavant.
5. Le pétrole baisse en raison des craintes de récession ; l’appel de Biden concernant la taxe sur l’essence semble probable
Les prix du pétrole brut ont continué de chuter, les craintes de récession mondiale assombrissant les perspectives de la demande. L’annonce d’une épidémie de COVID-19 dans le centre de jeu chinois de Macao n’a rien fait pour améliorer l’humeur.
À 12h50, le prix du brut américain était en baisse de 4,7 % à 104,71 $ le baril, tandis que le brent était en baisse de 4,2 % à 109,84 $.
Le président américain Joe Biden devrait appeler le Congrès plus tard à voter pour une suspension de la taxe fédérale sur l’essence, et à rallier le soutien d’autres mesures qui réduiront les prix dans l’ensemble des États-Unis. Comme ces mesures visent à soutenir la demande, il n’est pas certain qu’elles exerceront en fin de compte une pression à la baisse sur les prix mondiaux.
Le American Petroleum Institute publiera ses données sur les stocks hebdomadaires à 22h30, un jour plus tard que d’habitude en raison du jour férié de lundi.