Poursuite de la chute des obligations européennes après le discours hawkish de Lagarde
16.12.2022 12:27
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Investing.com – La vente d’obligations d’État européennes n’a pas cessé après la décision de la Banque centrale européenne de relever son taux principal à 2,50 %. Le Btp 10 ans se négocie à un rendement de 4,33%, le Bund 10 ans rapporte 2,2% sur le marché secondaire, tandis que son homologue français devrait rapporter 2,7%.
Le spread entre le Btp et le Bund est en forte hausse et atteint 216 points de base, alors qu’en décembre 2021, l’écart entre les deux obligations était d’un peu plus de 130 points de base.
L’orientation prospective sur la trajectoire des taux d’intérêt qui, selon les propos de la présidente Lagarde, continueront d’être relevés » de manière significative » et » à un rythme régulier » pour ramener l’inflation vers l’objectif symétrique de 2 %, est préoccupante.
Entre les lignes, on peut encore lire de nouvelles augmentations de 50 points de base qui, à partir de mars, seront suivies d’une réduction du bilan de la banque qui pourrait augmenter le risque de fragmentation entre les États membres avec une hausse conséquente des rendements européens.
Rappelons qu’en juillet, l’Eurotower a introduit le mécanisme de transmission de la politique monétaire (MPT), c’est-à-dire un bouclier anti-spread qui permet à la banque d’acheter des obligations lorsque leur hausse n’est pas justifiée par leurs fondamentaux économiques.
Cette facilité est toutefois soumise à des conditions telles que le respect des critères budgétaires de l’UE, l’absence de déséquilibres macroéconomiques graves, la viabilité de la dette et l’adoption de politiques saines et durables conformément aux engagements de redressement et aux recommandations spécifiques de la Commission européenne.
Outre la politique monétaire, on s’inquiète également d’un cadre macroéconomique qui continue de se détériorer et qui entrera en récession au premier trimestre de l’année prochaine, même si la contraction, selon la BCE elle-même, sera « relativement courte et peu profonde ».
Ces phrases s’accompagnent d’une révision à la hausse des estimations de l’inflation, qui devrait atteindre 8,4 % en 2022, 6,3 % en 2023, puis 3,4 % en moyenne en 2024 et 2,3 % en 2025.
Après la conférence de Mme Lagarde, qui a également été suivie d’une forte baisse des indices boursiers européens ( -3,5 %), des critiques ont été formulées par les gouvernements de certains pays, dont l’Italie, le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani soulignant que l’effet des décisions prises hier par la banque centrale européenne a eu « un effet non positif sur le marché boursier et les ménages ».
Le ministre de la Défense, M. Crosetto, a été plus dur, car selon lui, « il est insensé d’augmenter les taux » et, avec l’augmentation des exigences minimales pour les banques, cela créera une nouvelle contraction du crédit.
Je n’ai pas compris le cadeau de Noël que la présidente Lagarde voulait offrir à l’Italie », a plaisanté le ministre sur Twitter (NYSE:).
Par Alessandro Albano