Pologne: L’opposition parvient à un accord de coalition
10.11.2023 15:44
© Reuters. Photo d’archives de Donald Tusk, leader du plus grand groupe d’opposition, la Coalition civique (KO), à l’annonce des premiers résultats électoraux, à Varsovie, Pologne. /Photo prise le 15 octobre 2023/REUTERS/Kacper Pempel
VARSOVIE (Reuters) – Les partis polonais d’opposition pro-européens sont parvenus à un accord pour former une coalition gouvernementale, a déclaré vendredi leur candidat au poste de Premier ministre, Donald Tusk, un pas qui les rapproche de la prise du pouvoir après avoir remporté la majorité lors des élections d’octobre dernier.
Bien que l’alliance englobe des partis qui ont des positions divergentes sur des questions allant des dépenses publiques au droit à l’avortement, ses dirigeants se disent unis par le désir d’améliorer les relations avec Bruxelles et de débloquer les fonds européens gelés en raison d’un différend sur l’État de droit.
« Nous sommes prêts à assumer la responsabilité de la Pologne dans les années à venir », a déclaré Donald Tusk, chef de file de la Coalition civique, lors d’une conférence de presse.
Dans un document, les parties de la coalition prennent un certain nombre d’engagements, notamment sur le rétablissement de la transparence des finances publiques et la dépolitisation des entreprises publiques.
L’accord prévoit également l’annulation d’une décision du Tribunal constitutionnel polonais en 2020 qui a abouti à une interdiction quasi totale de l’avortement dans le pays.
Le droit à l’avortement est une question sensible pour l’alliance qui comprend à la fois des catholiques conservateurs et des partis de gauche.
« Tout ne peut pas être réduit à un seul dénominateur », a déclaré Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, leader du Parti paysan polonais (PSL), de centre-droit, qui s’est présenté aux élections au sein de la coalition Troisième Voie.
« Dans notre accord, nous avons trouvé un dénominateur commun pour les thèmes que nous souhaitons mettre en oeuvre. Ils concernent : le soutien aux familles, aux salariés, aux entrepreneurs, à la campagne polonaise, à l’éducation, aux soins de santé et aux droits des femmes », a-t-il dit.
Selon l’accord, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz sera vice-Premier ministre, tout comme Krzystof Gawkowski, issu de la Nouvelle Gauche.
La présidence du Parlement sera partagée entre Szymon Holownia (Troisième voie) et Wlodzimierz Czarzasty (Nouvelle gauche), qui occuperaient chacun le poste pour deux ans.
L’annonce d’un accord de l’opposition polonaise intervient peu après que le président Andrzej Duda a donné au gouvernement sortant de Droit et Justice (PiS), le parti nationaliste au pouvoir, une chance de former un gouvernement bien qu’il ne dispose plus de la majorité au Parlement.
(Reportage Alan Charlish et Pawel Florkiewicz, version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)