PIB américain, résultats d’Apple et Amazon, chute du yen – Ce qui fait bouger les marchés ce jeudi
29.04.2022 00:49
Par Geoffrey Smith
Investing.com — La croissance du PIB américain du premier trimestre est attendue, et devrait montrer un fort ralentissement de la part de Covid. La saison des résultats se poursuit à un rythme effréné, la mise à jour d’hier soir de Meta Platforms, propriétaire de Facebook (NASDAQ:FB), assurant un début de journée positif. Le leader économique Caterpillar (NYSE:CAT) a également publié de bons résultats, mais le principal événement aura lieu plus tard dans la journée avec Apple (NASDAQ:AAPL) et Amazon (NASDAQ:AMZN). La Banque du Japon a poussé le yen à son plus bas niveau en 20 ans en refusant une fois de plus d’agir face à la hausse de l’inflation. La banque centrale suédoise a cependant entamé un long cycle de hausses de taux. L’impasse entre l’Europe et la Russie sur les livraisons de gaz s’est aggravée, la société italienne Eni ayant cédé à la pression du Kremlin pour payer en roubles. Voici ce qu’il faut savoir sur les marchés financiers ce jeudi 28 avril.
1. L’Omicron devrait peser sur le PIB américain
Les États-Unis devraient annoncer un fort ralentissement de la croissance économique au premier trimestre, résultat d’une résurgence de Covid-19 dans sa nouvelle souche Omicron qui a maintenu une plus grande partie de l’économie verrouillée plus longtemps que prévu en début d’année.
Les chiffres, attendus à 14h30, devraient montrer un ralentissement de la croissance à un taux annualisé de 1,1%, contre 6,9% au quatrième trimestre. Si l’on se fie au passé, les chiffres seront probablement révisés à la hausse lors des lectures ultérieures, car les méthodes traditionnelles de collecte de données ne se sont pas complètement adaptées aux changements des pratiques de travail pendant la pandémie.
Au même moment, le Département du Travail publiera les chiffres hebdomadaires des réclamations de chômage. Il y a eu peu de signes de relâchement de la tension sur le marché du travail au cours des dernières semaines, alors que de nombreux éléments indiquent que les entreprises ont du mal à embaucher de nouveaux travailleurs.
2. La BoJ ramène le yen à son plus bas niveau en 20 ans
La Banque du Japon a poussé le yen à son plus bas niveau en 20 ans, redoublant d’efforts pour maintenir les rendements des obligations d’État à long terme à un niveau bien inférieur au taux d’inflation.
À l’issue de sa réunion de politique générale de routine, la BoJ s’est engagée à continuer à acheter des quantités illimitées d’obligations d’État à 10 ans pour défendre son plafond de rendement implicite de 0,25 %, signalant ainsi sa détermination à se concentrer sur le soutien d’une économie fragile. Le dollar a bondi de 1,3 % pour franchir le seuil des 130 yens pour la première fois depuis avril 2002.
Cela a également permis à l’indice du dollar, qui suit le billet vert par rapport à un panier de devises d’économies avancées, de s’approcher à un demi pour cent de son plus haut niveau en 20 ans. Le dollar continue également de s’apprécier face aux devises émergentes : il a augmenté de 0,8 % par rapport au yuan chinois offshore pour atteindre son plus haut niveau depuis 18 mois.
Le trafic n’a cependant pas été à sens unique. La couronne suédoise s’est appréciée de manière générale, la Riksbank ayant relevé son taux directeur de 0,25 % et annoncé une série de hausses au cours des deux prochaines années. L’euro est resté sous pression après des données suggérant que l’inflation sous-jacente est restée forte en avril.
3. L’ouverture de la bourse sera marquée par les résultats de Meta. Les résultats d’Apple et d’Amazon sont les points forts d’une journée chargée
Meta Platforms (NASDAQ:FB, propriétaire de Facebook, a redonné du peps aux actions américaines avec un rapport trimestriel qui fait état d’une forte augmentation du nombre d’utilisateurs, signe que sa fonction Instagram Reels est raisonnablement capable de concurrencer TikTok. La croissance annuelle du chiffre d’affaires de 6,6 % reste toutefois la plus faible de son histoire en tant que société cotée. L’action Meta était en hausse de 16,7 % dans le pré-marché.
L’action Qualcomm (NASDAQ:QCOM) s’est également bien comportée en pré-marché, en hausse de 7,6 % après un rapport trimestriel solide pour le fabricant de puces, tandis que Ford Motor (NYSE:F) était en hausse de 2,2 %.
A 14h15, les Dow Jones futures étaient en hausse de 283 points, soit 0,8%, tandis que les S&P 500 futures étaient en hausse de 1,4% et les Nasdaq 100 futures en hausse de 2,0%.
Apple et Amazon complètent la saison des résultats des grandes entreprises technologiques après la cloche, Apple devant rassurer le marché sur le fait que sa production d’iPhone en Chine ne sera pas trop affectée par la vague de lockdowns de Covid-19. Pour Amazon, il s’agira de savoir si son activité de cloud computing peut défendre son avance sur Microsoft (NASDAQ:MSFT), et si son activité de vente au détail peut faire face à la hausse des coûts de livraison.
4. Caterpillar dépasse les attentes et le thème de l’inflation traverse les mises à jour des géants de la consommation
La tempête des résultats se poursuit avec une intensité ininterrompue, avec un large éventail d’entreprises dans tous les secteurs de l’économie.
Caterpillar, largement considéré comme un indicateur de l’économie en général, a publié des résultats trimestriels supérieurs de 10 % aux attentes, à 2,88 milliards de dollars, tandis que le géant pharmaceutique Merck (NYSE:MRK) a revu à la hausse ses prévisions pour l’ensemble de l’année après un bon début d’année 2022.
Les géants de la consommation Altria (NYSE:MO) et McDonald’s (NYSE:MCD) donneront des perspectives importantes avant la cloche, tandis que, dans la nuit, Unilever (NYSE:UL) et le brasseur danois Carlsberg (OTC:CABGY) ont tous deux averti que l’inflation du coût des intrants allait s’aggraver avant de s’améliorer. Le minier Glencore (OTC:GLNCY) a progressé après avoir réduit ses prévisions de production pour les métaux importants pour les batteries, à savoir le cuivre et le cobalt.
Samsung (KS:005930) a quant à lui fait état de son plus fort trimestre de mars depuis 2018.
5. Les entreprises gazières de l’UE plient sous la pression russe
Le face-à-face entre l’Europe et la Russie sur les livraisons d’énergie s’est intensifié, la Commission européenne ayant averti les entreprises de l’UE de ne pas se plier aux exigences russes de payer leur gaz en roubles.
Le géant italien du pétrole et du gaz Eni ferait partie de la dizaine d’acheteurs européens du gaz de Gazprom qui ont demandé l’ouverture de comptes en roubles à la Gazprombank pour répondre à la demande de la Russie de payer en monnaie russe plutôt qu’en euros ou en dollars. La Commission européenne a prévenu que cela constituerait une violation des sanctions existantes à l’encontre de la Russie.
Le Benchmark European Natural Gas Futures a reculé de 4,6% à 102,5 euros le mégawattheure. Les analystes ont interprété la prise de bec au sujet des livraisons de gaz comme un coup de semonce adressé à ses plus gros clients européens, l’Italie et l’Allemagne, dans ce que le Kremlin considère de plus en plus comme une guerre existentielle contre l’OTAN, plutôt que comme une opération limitée visant à « libérer » les locuteurs russes dans l’est de l’Ukraine.