« Pas de sens », pour l’heure, d’envoyer des avions à l’Ukraine, dit Berlin
23.02.2023 22:55
© Reuters. Le chancelier allemand Olaf Scholz lors d’une conférence de presse à Zeebrugge, Belgique. /Photo prise le 14 février 2023/REUTERS/Yves Herman
BERLIN (Reuters) – La question d’envoyer ou non des avions de chasse à l’Ukraine n’a « pas de sens à l’heure actuelle », a déclaré jeudi le chancelier allemand Olaf Scholz dans un entretien à la télévision publique, alors que Kyiv presse pour que ses alliés occidentaux lui fournissent des appareils modernes.
Critiqué par le passé pour sa réticence à fournir à l’Ukraine des chars lourds de combat, Olaf Scholz a estimé que les difficultés d’autres alliés de Kyiv à répondre aux demandes de celui-ci justifiaient sa position selon laquelle les livraisons d’armes devaient être décidées et effectuées conjointement par les Occidentaux.
Berlin a annoncé plus tôt ce mois-ci l’envoi de chars de fabrication allemande Leopard à l’Ukraine et a donné son feu vert pour que d’autres alliés fassent de même.
En dépit de cette décision, les livraisons prennent du temps, du fait d’un manque de stocks.
« Peut-être est-ce là une indication de l’importance de se coordonner, avec les Etats-Unis par exemple, et de préparer ces décisions avec soin afin qu’elles fonctionnent », a déclaré Olaf Scholz à la chaîne de télévision ZDF.
Depuis qu’elle a obtenu de ses alliés l’envoi de chars d’assaut afin de faire face à l’offensive accrue de la Russie dans l’est du pays, l’Ukraine presse pour recevoir des avions de chasse modernes, comme des F-16 – un type d’appareil dont Berlin ne dispose pas.
A la veille du premier anniversaire de l’invasion russe, Olaf Scholz a dit craindre que la guerre s’éternise, ajoutant cependant que l’Allemagne et ses alliés occidentaux continueraient de soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire.
Le chancelier allemand a ajouté que le président russe Vladimir Poutine devra, à un moment ou un autre, admettre que ses objectifs en lançant ce que Moscou décrit comme une « opération militaire spéciale » étaient irréalisables.
(Reportage Maria Martinez et Thomas Escritt; version française Jean Terzian)