Otan: Erdogan demande à Suède et Finlande de « livrer » 130 « terroristes » à Ankara
16.01.2023 18:28
© Reuters. Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une cérémonie à Silivri, près d’Istanbul, en Turquie. /Photo prise le 16 décembre 2022/REUTERS/Umit Bektas
ANKARA (Reuters) – La Suède et la Finlande doivent expulser ou extrader vers la Turquie quelque 130 « terroristes » avant que le Parlement approuve l’adhésion des deux pays à l’Otan, a déclaré dimanche soir le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Stockholm et Helsinki ont demandé l’an dernier à rejoindre l’Alliance transatlantique, un virage dans leur politique sécuritaire s’inscrivant dans le contexte de l’invasion lancée par la Russie en Ukraine.
Il est nécessaire que les 30 pays membres de l’Otan valident ces candidatures. La Turquie et la Hongrie ne l’ont pas encore fait.
Ankara demande en particulier à la Suède d’adopter une position plus nette à l’égard d’un groupe et de militants kurdes qu’il présente comme terroristes et à l’origine de la tentative de putsch de 2016.
« Nous avons dit, si vous ne nous remettez pas vos terroristes, nous ne pouvons pas approuver (la demande d’adhésion à l’Otan) par le Parlement de toute façon », a déclaré Recep Tayyip Erdogan en référence à une conférence de presse organisée en novembre dernier avec le Premier ministre suédois Ulf Kristersson.
« Pour que cela soit adopté par le Parlement, vous devez tous d’abord nous remettre les plus de 100, quelque 130 de ces terroristes », a-t-il ajouté.
A Helsinki, les commentaires du président turc ont été interprétés comme une réaction colérique à un incident survenu en Suède la semaine dernière. Une effigie de Recep Tayyip Erdogan a été pendue lors d’une petite manifestation à Stockholm.
« Cela est vraisemblablement une réaction aux événements des derniers jours », a déclaré à la télévision publique le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, ajoutant ne pas être informé d’une quelconque nouvelle demande officielle émanant de la Turquie.
Dans des commentaires distincts, Ulf Kristersson a exprimé lundi son optimisme, déclarant que la Suède se trouvait « en bonne position » pour obtenir l’aval d’Ankara pour son adhésion à l’Otan.
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a déclaré samedi que le temps était compté pour que le Parlement ratifie ces candidatures, alors que sont prévues en mai des élections présidentielle et législatives.
(Reportage Ece Toksabay; version française Jean Terzian)