Niger: La Cédéao négocie avant un éventuel recours à la force
04.08.2023 09:23
© Reuters. Une pancarte brandie lors d’une manifestation en faveur de la junte putschiste. /Photo prise le 3 août 2023/REUTERS/Mahamadou Hamidou
(Reuters) – Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) mettent fin vendredi à leurs discussions sur une éventuelle intervention au Niger, alors que les médiateurs régionaux poussent les putschistes à restaurer l’ordre constitutionnel avant la date butoir.
La junte militaire arrivée au pouvoir au Niger après avoir renversé le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, constitue un nouveau défi pour la Cédéao.
C’est le septième coup d’Etat en Afrique centrale et de l’Ouest depuis 2020.
Le scénario d’un retour au statu quo a pris du plomb dans l’aile après que la junte a révoqué jeudi différents accords de coopération militaire avec la France, une décision à même de redessiner complètement les contours de la lutte contre les groupes djihadistes dans la région du Sahel.
La France compte entre 1.000 et 1.500 soldats stationnés au Niger afin de contribuer à la lutte contre les groupes liés à Al Qaïda et à l’Etat islamique.
Une délégation de la Cédéao est à Niamey, la capitale nigérienne, pour tenter de trouver une « résolution amicale et concluante » à la crise alors que l’organisation a imposé des sanctions et menacé d’intervenir militairement si le président Bazoum, qui se dit pris en otage, n’était pas réinstallé d’ici dimanche.
Mais le chef de la junte, Abdourahamane Tiani, qui était à la tête de la garde présidentielle de Mohamed Bazoum, a assuré qu’il ne céderait pas aux pressions.
A Abuja, la capitale du Nigeria voisin, les chefs d’état-major des armées de la Cédéao doivent mettre fin vendredi à plusieurs jours de réunion et prendre une décision quant à une éventuelle intervention militaire au Niger. Plusieurs pays, dont le Nigeria, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, se sont dits prêts à y contribuer.
(Rédigé par Alessandra Prentice; version française Zhifan Liu, édité par Tangi Salaün)