Nette baisse des actions avec la remontée des rendements
09.05.2022 15:37
Wall Street devrait reculer à l’ouverture et les Bourses européennes sont en baisse lundi à mi-séance. À Paris, le CAC 40 perd 2,12% à 6.125,57 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,78% et à Londres, le FTSE abandonne 1,92%. /Photo prise le
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Wall Street devrait reculer à l’ouverture et les Bourses européennes sont en baisse lundi à mi-séance, tandis que les rendements obligataires remontent avec les inquiétudes concernant l’inflation et le resserrement de la politique des banques centrales.
Les contrats à terme sur indices donnent une baisse de 1,67% pour le Dow Jones, de 2,11% pour le Standard & Poor’s-500 et 2,69% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 2,12% à 6.125,57 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,78% et à Londres, le FTSE abandonne 1,92%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 2,04%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 2,19% et le Stoxx 600 de 2,11%.
La perspective de nouvelles hausses des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation fait souffrir les actions mondiales et les marchés obligataires où les rendements souverains ont atteint de nouveaux plus hauts.
Outre le durcissement des conditions monétaires, les effets indirects de la guerre en Ukraine et le renforcement d’une politique anti-COVID-19 en Chine renforcent les craintes d’un net ralentissement de l’économie mondiale.
L’indice Sentix du moral des investisseurs en zone euro est au plus bas depuis juin 2020, à -22,6 en mai, reculant pour le troisième mois consécutif alors que l’impact de la crise en Ukraine sur l’économie apparaît de plus en plus clairement.
VALEURS EN EUROPE
Tous les grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le rouge et parmi les baisses les plus marquées figurent celui des ressources de base (-4,11%) et des hautes technologies (-3,65%).
Le premier est pénalisé par la baisse de 7% des cours du minerai de fer en Chine face aux inquiétudes concernant la demande quand le second est fragilisé par le niveau des rendements obligataires.
À Paris, Atos (EPA:ATOS) perd 4,63% et ArcelorMittal (AS:MT) 2,96%. À Londres, les groupes miniers Rio Tinto (LON:RIO), Glencore et Anglo American (LON:AAL) cèdent de 4,73% à 5,63%.
Infineon (ETR:IFXGn) recule de 4,78% après le relèvement, « largement attendu » selon Jefferies, de son objectif de chiffre d’affaires annuel.
TAUX
Le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans gagne près de cinq points de base à 3,1746%, après un plus haut depuis novembre 2018 à 3,203%.
Son équivalent allemand progresse également, ce qui lui a permis d’inscrire un pic depuis août 2014 à 1,189%.
Face à l’inflation galopante, les marchés s’attendent à ce que la Banque centrale européenne entame à son tour le relèvement de ses taux cette année.
Robert Holzmann, membre du conseil des gouverneurs, juge approprié que la BCE procède à deux ou trois hausses de taux, a-t-il déclaré dans une interview publiée samedi.
Les marchés monétaires anticipent une hausse de près de 95 points de base du taux de dépôt de la BCE d’ici la fin d’année.
CHANGES
Le dollar est en hausse, soutenu par la remontée des rendements du Trésor et les craintes liées au COVID-19 en Chine. Face à un panier de devises internationales, il gagne 0,17% et a inscrit en séance un pic de près de vingt ans.
L’euro a cédé jusqu’à 0,55% en séance, à 1,0493 dollar, avant de se stabiliser autour de 1,054. Le sterling a atteint son plus bas niveau en près de deux ans face au billet vert, à 1,2258.
Le yuan « onshore », lui, est tombé au plus bas depuis octobre 2020 après que les chiffres sur le commerce en Chine ont confirmé les inquiétudes du marché sur l’impact du confinement sur l’économie: les exportations ont progressé en avril à leur rythme le plus lent depuis juin 2020 (+3,9% sur un an) tandis que les importations sont restées stables.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent nettement, sous l’effet du renchérissement du dollar et des préoccupations relatives à la demande en Chine.
Le Brent recule de 2,27% à 109,84 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,46% à 107,07 dollars.
(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)