Michelin relève sa cible de cash-flow, les changes et les US pèsent
24.10.2023 20:46
© Reuters. Logo Michelin devant des bureaux de l’entreprise à Boulogne-Billancourt, en région parisienne. /Photo prise le 6 août 2022/REUTERS/Sarah Meyssonnier
(Reuters) – Michelin (EPA:) a relevé mardi sa prévision de cash-flow libre pour l’ensemble de l’année grâce à un impact technique des volumes et des stocks, mais les devises et la grève aux Etats-Unis ont affecté le troisième trimestre du fabricant de pneumatiques.
Le groupe clermontois vise désormais un cash flow libre avant acquisitions supérieur à 2,3 milliards d’euros en 2023, contre 2,0 milliards d’euros jusqu’ici.
« Nous avons relevé notre prévision de free cash flow, principalement sur la base de volumes plus faibles que prévu, ce qui devrait améliorer la construction du besoin en fonds de roulement, ainsi que sur la base d’un coût unitaire inférieur dans la valorisation de nos stocks », a dit le directeur financier Yves Chapot au cours d’une téléconférence.
Les analystes visaient eux un cash-flow libre pour l’ensemble de l’année à 2,28 milliards d’euros, selon un consensus compilé par la société.
Le groupe a également fait état de ventes pour les neuf premiers mois de l’année en hausse de 2% à 21,2 milliards d’euros malgré la baisse des volumes, imputable au déstockage du marché, et un effet de change défavorable, « grâce à l’amélioration du mix, aux activités non-pneus et au leadership de la marque », a-t-il expliqué dans un communiqué.
En revanche, sur le seul troisième trimestre, le chiffre d’affaires a reculé de 5%, l’effet positif du price-mix étant effacé par la baisse des volumes, tandis que l’effet de changes a pesé à hauteur de -5,5%.
Michelin, qui fabrique des pneus utilisés dans l’automobile, l’aviation, et d’autres équipements, a confirmé viser un résultat opérationnel des secteurs à taux de change constants à 3,4 milliards d’euros sur l’année.
Les ventes hors pneus, qui devraient représenter 20 à 30% des ventes totales de Michelin d’ici 2030, ont augmenté de 12,6% au cours de la période, tirées par les activités convoyeurs, courroies et joints, ainsi que par la croissance des offres de services aux flottes. En Amérique du Nord et centrale, « la demande de pneumatiques est restée soutenue sur les mois de juillet et août, avec des constructeurs poursuivant la reconstitution de leurs stocks », a poursuivi Michelin.
« Le mouvement de grève observé chez plusieurs constructeurs automobiles à partir de septembre a toutefois pesé fortement sur la demande du mois, avec une baisse de 10% par rapport à l’année précédente », a-t-il ajouté. Le conflit social dans le secteur automobile, mené par le syndicat américain United Auto Workers, a conduit plus de 34.000 employés chez Ford (NYSE:), General Motors (NYSE:) et Stellantis sur les piquets de grève.
(Reportage Pierre John Felcenloben et Olivier Cherfan, version française Nathan Vifflin, avec Gilles Guillaume, édité par Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse)