L’UE et la Chine s’écharpent après l’échec des négociations du G20
07.09.2022 10:38
L’Union européenne et la Chine remettent en question leur engagement mutuel dans la lutte contre le changement climatique, après l’échec des négociations sur le climat du G20 la semaine dernière. /Photo d’archives/REUTERS/Kim Kyung-Hoon
par Kate Abnett et David Stanway
BRUXELLES (Reuters) – L’Union européenne et la Chine remettent en question leur engagement mutuel dans la lutte contre le changement climatique, après l’échec des négociations sur le climat du G20 la semaine dernière.
Les gouvernements des vingt pays les plus industrialisés de la planète n’ont pas réussi à s’entendre sur un communiqué commun sur le changement climatique lors des discussions de Bali, en Indonésie. Des sources diplomatiques ont indiqué que certains pays, dont la Chine, n’étaient pas satisfaits du langage déjà convenu et inscrit dans des accords antérieurs.
Faisant référence à la Chine, le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, chargé du « pacte vert pour l’Europe », a accusé lundi « le plus gros émetteur de la planète » de tenter de revenir sur l’accord sur le climat conclu lors de la COP26 à Glasgow en novembre dernier.
« Certains des très, très grands acteurs de cette planète tentent de revenir sur ce qu’ils avaient convenu à Glasgow », a déclaré Frans Timmermans lors d’une réunion à Rotterdam consacrée à l’adaptation au climat en Afrique.
« Et certains d’entre eux, même le plus gros émetteur de la planète, essaient de se cacher derrière les pays en développement en utilisant des arguments qui, je pense, à un moment donné, ne sont plus viables », a-t-il poursuivi.
Responsable d’environ 30% des émissions annuelles de gaz à effet de serre, la Chine est aujourd’hui le premier émetteur au monde devant les États-Unis et l’Union européenne.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a rejeté les accusations de l’UE, assurant que Pékin exigeait une interprétation « exacte » des accords passés sur le climat.
A Glasgow, la Chine s’est engagée à atteindre un pic de ses rejets de CO2 avant 2030, un objectif qui pourrait entraîner une augmentation de ses émissions à court terme en raison de l’ouverture de nouvelles centrales au charbon.
Pékin résiste aux appels européens à réviser son plan afin de réduire ses émissions plus rapidement.
(Reportage Kate Abnett à Bruxelles et David Stanway à Shanghaï ; version française Dagmarah Mackos, édité par Jean-Stéphane Brosse)