L’Onu s’inquiète des restrictions de liberté de la société civile en Chine et en Russie
07.03.2023 18:29
© Reuters. Le Haut commissaire Volker Turk assistant au Conseil des droits de l’homme aux Nations Unies à Genève, Suisse, le 27 février 2023. /REUTERS/Denis Balibouse
GENEVA (Reuters) – Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies (Onu) Volker Türk a critiqué mardi dans un discours les restrictions de liberté de la société civile, notamment en Chine et en Russie.
Ce premier grand discours général devant le Conseil des droits de l’homme, basé à Genève, était très attendu par les diplomates et les groupes de défense des droits de l’homme, qui souhaitaient connaître ses priorités.
Le responsable autrichien a déclaré que son principal message aux gouvernements était d’écouter les citoyens, les victimes et les défenseurs des droits de l’homme.
« La restriction sévère de l’espace civique est le talon d’Achille, la faiblesse fatale, de la gouvernance », a-t-il déclaré, mentionnant des incidents en Chine, dont la « détention arbitraire » d’opposants au régime et des Ouïghours au Xinjiang, et en Russie avec la fermeture de médias indépendants.
Le Haut-Commissaire a commencé son discours en évoquant « l’ampleur choquante » de l’impact de la guerre en Ukraine, qui portera atteinte aux droits des Ukrainiens « pour les générations à venir ».
Il a ensuite condamné l’armée malienne pour de « graves violations », soulignant la nécessité de maintenir une surveillance indépendante de la situation en Éthiopie, après que Reuters a rapporté en 2021 qu’Addis-Abeba cherchait à mettre fin à une enquête de l’Onu sur des crimes de guerre présumés au Tigré.
Volker Türk a également pris à partie certains États occidentaux en évoquant la violence de la police américaine à l’encontre des personnes de couleurs et une possible baisse record du niveau de vie en Grande-Bretagne.
Le directeur du groupe de réflexion allemand Konrad Adenauer Foundation à Genève, Olaf Wientzek, a décrit le discours comme un « exercice d’équilibre » visant à soulever des questions importantes pour différents groupes régionaux.
L’ancien directeur de l’organisation Human Rights Watch, Kenneth Roth, est, lui, resté sur sa faim, déclarant a Reuters que Volker Türk n’offrait qu’une « diplomatie discrète ».
(Reportage d’Emma Farge, version française Dina Kartit, édité par Kate Entringer)