Londres donne son feu vert à l’extradition de Julian Assange aux Etats-Unis
17.06.2022 14:00
La ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a approuvé vendredi l’extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange (photo), aux Etats-Unis où il est poursuivi pour la diffusion de milliers de documents classifiés. /Photo d’archives/REUTE
par Michael Holden
LONDRES (Reuters) – La ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a approuvé vendredi l’extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, aux Etats-Unis où il est poursuivi pour la diffusion de milliers de documents classifiés.
L’Australien de 50 ans, qui avait été arrêté en 2019 après avoir passé plus de sept ans dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, est poursuivi par la justice américaine pour 18 chefs d’accusation liés à la publication par WikiLeaks, à partir de 2010, de centaines de milliers de documents militaires américains et de câbles diplomatiques confidentiels qui, selon Washington, a mis des vies en danger.
Le ministère britannique de l’Intérieur a précisé que son extradition avait été approuvée, mais que Julian Assange pouvait encore faire appel de la décision, ce que WikiLeaks a dit qu’il ferait.
« Dans ce cas, les tribunaux britanniques n’ont pas estimé que l’extradition de M. Assange serait oppressive, injuste ou constituerait un abus de procédure », a déclaré le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
« Ils n’ont pas non plus conclu que l’extradition serait incompatible avec ses droits fondamentaux, notamment son droit à un procès équitable et à la liberté d’expression, et qu’aux Etats-Unis il sera traité de manière appropriée, notamment en ce qui concerne sa santé. »
En première instance, un juge britannique s’était prononcé contre l’extradition de Julian Assange, estimant que ses problèmes de santé mentale lui faisaient courir un risque de suicide s’il était condamné et détenu dans une prison de haute sécurité aux Etats-Unis.
Mais cette décision a été annulée en appel après que les États-Unis ont donné certaines garanties, promettant notamment qu’il pourrait être transféré en Australie pour purger sa peine.
Il risque 175 ans de prison.
(Reportage de Michael Holden ; version française Elena Vardon, édité par Sophie Louet)