L’Italie instaure une taxe exceptionnelle sur les profits des banques
08.08.2023 11:27
© Reuters. Le Premier ministre italien Giorgia Meloni et Matteo Salvini, vice-Premier ministre, à Rome, en Italie. /Photo prise le 22 novembre 2022/REUTERS/Remo Casilli
par Angelo Amante, Federico Maccioni et Giuseppe Fonte
ROME (Reuters) – L’Italie a approuvé l’instauration d’une taxe exceptionnelle sur les bénéfices des banques, qui profitent actuellement des taux d’intérêt élevés, une annonce qui fait chuter le secteur bancaire européen en Bourse.
Pour 2023, Rome prévoit de taxer à hauteur de 40% la marge d’intérêt nette des banques, qui mesure la différence entre le taux d’intérêt auquel les établissements prêtent et celui auquel elles se refinancent.
Des sources proches du dossier ont déclaré à Reuters que le Rome ambitionne de récolter moins de trois milliards d’euros grâce à cette mesure.
Le gouvernement italien a dénoncé à plusieurs reprises l’attitude du secteur bancaire italien qui n’a, selon lui, pas suffisamment répercuté la hausse des taux sur la rémunération des dépôts des épargnants. Or, toutes les banques italiennes ont fait état au deuxième trimestre de résultats dopés par la hausse des taux d’intérêts.
« Il suffit de regarder les bénéfices des banques au premier semestre (…) pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas de quelques millions, mais (…) de milliards », a déclaré le vice-président du Conseil lors d’une conférence de presse à Rome lundi en fin de journée.
Des pays comme l’Espagne et la Hongrie ont déjà imposé un impôt exceptionnel sur le secteur bancaire.
En Bourse, l’indice des banques italiennes plongeait de 6% dans la matinée et celui du compartiment en Europe lâchait 1,88%.
Les banques italiennes, à l’instar de BPER Banca, Intesa Sanpaolo (BIT:), Banco BPM (BIT:) et Unicredit (BIT:), perdaient entre 5,5% et 7,5%.
(Avec la contribution et rédigé par Valentina Za; Blandine Hénault pour la version française, édité par Nicolas Delame)