L’inflation encore loin du pic selon El-Erian, la Fed pourrait relever son objectif
18.04.2022 19:26
Investing.com – Selon Mohamed El-Erian, conseiller économique en chef à Allianz (ETR:ALVG) et ancien DG de Pimco (NYSE:PKO), affirme que l’inflation n’atteindra pas son pic de sitôt et que la flambée des prix pourrait contraindre la Réserve fédérale à relever son objectif.
Selon lui, le marché de l’emploi constitue également un facteur à prendre en considération. « Il y a une autre impulsion inflationniste dans le système. Elle provient d’un marché du travail très tendu. Nous ne pouvons pas déclarer que l’inflation est terminée, en particulier l’inflation de base ».
Les prix que les consommateurs paient pour les articles de tous les jours ont augmenté de 8,5 % en mars, soit les niveaux les plus élevés depuis les premiers jours de l’administration Reagan. Pour lutter contre l’inflation, la Fed a commencé à relever les taux d’intérêt et devrait continuer à le faire jusqu’à la fin de l’année et en 2023.
En effet, les États-Unis pourraient connaître une nouvelle flambée de l’indice des prix à la consommation, ou IPC, cette année. « À court terme, nous allons nous éloigner des 8,5 %, mais pas beaucoup. Et nous pourrions avoir une autre hausse plus tard dans l’année, surtout si la Fed ne se ressaisit pas et si elle ne contrôle pas les attentes d’inflation. »
La Fed pourrait revoir son objectif pour l’inflation
La mesure d’inflation préférée de la Fed, l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle, a bondi à 5,4% en février par rapport à la même période en 2021, atteignant son plus haut niveau annuel depuis 1983. « A plus long terme, nous n’allons pas revenir aux 2% de la Fed cette année ou l’année prochaine. Donc la Fed va avoir un choix vraiment difficile. Ce n’est qu’une question de temps avant que l’on entende parler d’une modification de l’objectif de la Fed ».
Les appels au relèvement de l’objectif d’inflation circulent depuis un certain temps, mais le président de la Fed, Jerome Powell, a déjà jeté un froid sur cette idée. Selon Powell, les pressions proviennent en grande partie de facteurs propres à la pandémie de Covid, en particulier la hausse de la demande et la faiblesse de l’offre.
« Ce qui les obligerait à modifier leur objectif, c’est la reconnaissance du fait qu’en étant si en retard, ils ne peuvent pas atteindre leur objectif et que leur crédibilité est menacée. Et ils craindraient également qu’en appuyant trop fort sur les freins, ils ne poussent cette économie non seulement dans une récession à court terme, mais aussi dans une récession à long terme. Ils seraient très tentés de relever leur objectif de 2% à 3% pour s’en sortir. Ce ne sera pas une issue facile et ce sera incroyablement controversé », a-t-il ajouté.