L’Europe voit rouge après la Fed mais Londres fait exception après la BoE
03.11.2022 18:46
© Reuters. Un trader travaille à la Bourse de New York (NYSE) à Manhattan, États-Unis. /Photo prise le 8 août 2022/REUTERS/Andrew Kelly
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes, à l’exception de Londres, ont fini en baisse jeudi tandis que les rendements obligataires s’envolent à la perspective que la remontée des taux d’intérêt aux Etats-Unis se poursuive.
À Paris, le a perdu 0,54% à 6.243,28 points et le a abandonné 0,95%.
L’indice a reculé de 0,8%, le de 0,89% et le de 0,93%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le rouge: le cédait 0,09%, le Standard & Poor’s 500 0,28% et le 0,62%.
Dans une intervention jugée plus restrictive qu’attendu, Jerome Powell a déclaré mercredi que le pic des taux d’intérêt serait probablement plus élevé que ce que les membres de la Fed avaient estimé en septembre, jugeant une pause dans le resserrement monétaire « très prématurée » tout en ouvrant la porte à un ralentissement de la cadence.
« Nous avons eu une hausse cumulée de 400 points de base en huit mois, l’une des plus fortes remontée de l’histoire. Ne pas s’asseoir et observer pendant quelques mois comment les données réagissent est tout simplement imprudent », a estimé Thomas Hayes, président de Great Hill Capital.
« Je pense que le genre de double discours que nous avons vu hier (mercredi, NDLR) commence vraiment à éroder massivement la crédibilité de tout ce qu’ils disent », a-t-il ajouté.
À Londres, l’indice Footsie (+0,62%) a échappé à la morosité ambiante en réaction à la chute de la livre sterling après le ton plus accommodant de la Banque d’Angleterre. L’institution a sans surprise relevé son taux directeur de trois quarts de point mais elle a surtout annoncé que celui-ci ne devrait pas atteindre le pic anticipé par les marchés, en raison du risque de récession.
CHANGES
Sur le marché des devises, la livre tombe de 1,8% face au billet vert, à son plus bas niveau depuis deux semaines, après l’avertissement de la BoE sur l’économie britannique, exposée à une longue récession.
« Nous sommes en train d’aller vers une divergence des politiques des banques centrales », a déclaré Michael Quinn, trader senior chez Monex Europe. « Les fondamentaux aux Etats-Unis sont certainement plus solides et sains qu’en Europe (…) Le scénario est plutôt sombre pour la livre sterling en ce moment. »
Parmi les indicateurs du jour, l’indice PMI sur l’activité du secteur privé britannique a subi en octobre sa plus forte contraction depuis janvier 2021.
L’indice qui mesure les fluctuations du dollar face à un panier de référence grimpe de 1,49% et l’euro recule à 0,9757 dollar.
TAUX
Sur les marchés obligataires, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans amplifie la progression entamée mercredi après les déclarations de Jerome Powell.
Il prend plus de neuf points de base à 4,1553% tandis que le deux ans, plus sensible aux anticipations sur les taux, a inscrit un pic depuis 2007 à 4,745%.
La tendance a suivi en Europe où le rendement du Bund allemand à dix ans prend plus de 11 points de base à 2,248%.
VALEURS
En Bourse, le compartiment technologique (-2,34%) a souffert de la remontée des rendements obligataires souverains et de l’annonce par l’américain Qualcomm (NASDAQ:) (-6,31%) d’une prévision de ventes décevante pour le dernier trimestre 2023.
Plus forte baisse du CAC 40, Legrand (EPA:) a perdu 5,44% après des résultats trimestriels jugés peu convaincants. À l’inverse, BNP Paribas (EPA:) (+3,14%) a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, dopés par ses activités de marché.
L’assureur Axa (EPA:) a pris 3,11% après avoir publié une hausse de son chiffre d’affaires des neuf premiers mois.
À Francfort, BMW (ETR:) a reculé de 4,66%, le constructeur automobile ayant averti que la hausse des prix et celle des taux d’intérêt commenceraient à peser sur ses ventes dans les prochains mois.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont dans le rouge avec la vive progression du dollar et les craintes de ralentissement de la demande en cas de récession économique.
Le perd 0,82% à 95,37 dollars le baril et le (West Texas Intermediate, WTI) lâche 1,27% à 88,86 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)