L’Europe plombée par la hausse des rendements, sauf le CAC 40
11.04.2022 20:30
A l’exception du CAC 40 porté par les banques, les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi dans un marché rendu nerveux par la remontée des rendements des emprunts d’Etat sur des craintes d’une accélération par les grandes banques centrales
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – A l’exception du CAC 40 porté par les banques, les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi dans un marché rendu nerveux par la remontée des rendements des emprunts d’Etat sur des craintes d’une accélération par les grandes banques centrales du resserrement de leurs politiques monétaires.
Après avoir pris jusqu’à 1% en séance, le CAC 40 à Paris a fini sur un gain de 0,12% à 6.555,81 points, résistant tant bien que mal au repli des marchés mondiaux.
Le Footsie britannique a cédé 0,67% et le Dax allemand a abandonné 0,64%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,49%, le FTSEurofirst 300 de 0,73% et le Stoxx 600 de 0,59%.
Aux Etats-Unis, les trois grands indices de Wall Street abandonnaient de 0,6% à 1,7%.
La hausse des prix et les politiques des banques centrales restent au coeur des préoccupations des investisseurs en ce début de semaine. L’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis attendu mardi devrait s’établir en hausse de 8,4% sur un an en mars, accentuant davantage la pression sur la Réserve fédérale pour tenter de contrôler l’accélération de l’inflation.
Les économistes interrogés par Reuters estiment que la Fed devrait annoncer deux hausses de taux d’un demi-point consécutives en mai puis en juin, ce qui pourrait compromettre la croissance de la première économie mondiale.
La Banque centrale européenne (BCE) réunit jeudi son Conseil des gouverneurs et devrait continuer de préparer le terrain à un relèvement des taux directeurs; face à l’inflation record en zone euro, les marchés monétaires tablent sur une hausse de 70 points de base au total d’ici décembre.
« La BCE étant plus préoccupée par les perspectives d’inflation que par la croissance, nous pensons qu’elle poursuivra le processus de normalisation de sa politique, en s’appuyant sur des politiques budgétaires ciblées pour soutenir la demande privée, à moins que la situation économique ne se détériore de façon marquée », a déclaré Konstantin Veit, gérant de portefeuille chez PIMCO.
VALEURS
L’indice sectoriel européen des hautes technologies (-2,04%) a souffert de la progression des rendements obligataires, à l’inverse du compartiment bancaire, en hausse de 0,58%, et de l’assurance 0,86%.
A Paris, Crédit agricole (PA:CAGR) et BNP Paribas (PA:BNPP) ont pris respectivement 1,24% et 1,88%.
Société générale (PA:SOGN) a grimpé de 4,96%, la plus forte hausse du CAC 40, après avoir annoncé son retrait de Russie avec la cession de sa participation dans Rosbank et ses filiales d’assurance à Interros Capital.
En baisse, LVMH (PA:LVMH) (-1,87%) et Hermès (PA:HRMS) (-3,21%) ont fini dans le rouge à l’approche de la publication de leur chiffre d’affaires du premier trimestre prévue respectivement mardi et jeudi.
TAUX
Avec la perspective d’une accélération du resserrement monétaire aux Etats-Unis, les rendements obligataires continuent de monter. Le dix ans américain prend plus de cinq points de base à 2,7724% après un plus haut de plus de trois ans à 2,7840%.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a atteint à 0,822% son plus haut depuis septembre 2015 et son équivalent français un pic depuis juillet 2015 à 1,322%.,
L’écart entre ces deux rendements s’est réduit de cinq points à 49 points de base, après les résultats du premier tour de l’élection présidentielle en France, qui placent le sortant, Emmanuel Macron, en tête.
CHANGES
Soutenu par la remontée des rendements, le dollar gagne 0,15% face à un panier de devises internationales.
L’euro est monté en séance jusqu’à 1,095 dollar avant de se stabiliser autour de 1,0876, les cambistes ayant accueilli avec soulagement l’avance d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle.
PÉTROLE
Les cours du pétrole baissent en raison du recours des pays de l’Agence internationale de l’énergie à leurs réserves stratégiques de brut et de la recrudescence des cas de COVID-19 en Chine.
Le baril de Brent recule de 3,85% à 98,82 dollars et celui de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 3,71% à 94,61 dollars.
A SUIVRE :
(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)