L’Europe finit en hausse, Wall Street passe dans le rouge
01.11.2022 20:39
© Reuters. Un trader à la bourse de Francfort. /Photo prise le 24 juin 2016/REUTERS/Ralph Orlowski
par Juliette Portala
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi mais loin de leurs plus hauts du jour, tandis que Wall Street passait dans le rouge après la publication d’un indicateur soulignant les tensions sur le marché du travail aux États-Unis, ce qui tempère les espoirs d’un éventuel ralentissement du resserrement monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
À Paris, le finit en hausse de 0,98% à 6.328,25 points, le Footsie britannique de 1,29% et le de 0,64%.
L’indice termine la séance en progression de 0,93%, le de 0,52% et le de 0,58%.
Les principaux indices de Wall Street se sont retournés à la baisse en réaction à l’augmentation plus forte que prévu du nombre des offres d’emploi aux États-Unis en septembre, qui suggère que la demande sur le marché du travail est encore forte malgré la remontée des taux de la Fed.
Selon la dernière enquête « Jolts » du département américain du Travail, le nombre des ouvertures de postes a augmenté de 437.000 à 10,7 millions au mois de septembre, un chiffre plus important que le consensus Reuters à 10 millions.
« Les espoirs d’un pivot accommodant de la Fed sont inappropriés si les (données sur les) offres d’emploi servent de guide », a commenté Ronald Temple, responsable des actions américaines chez Lazard Asset Management. « Ces données (…) indiquent que la Fed est loin du point où elle peut déclarer victoire sur l’inflation. »
Les marchés européens ont toutefois fini la journée sur une note positive. Les investisseurs s’attendant à ce que la Fed relève ses taux de 75 points de base pour la quatrième fois mercredi, ils seront surtout à l’affût de toute allusion sur la trajectoire future des taux.
La banque centrale australienne s’en est quant à elle tenue à une hausse de ses taux de seulement 25 points de base. La Banque d’Angleterre doit faire part de ses décisions jeudi.
VALEURS
Les grandes valeurs européennes du secteur du luxe, très exposées à la Chine, ont profité d’une rumeur sur les réseaux sociaux selon laquelle le pays prévoit d’assouplir en mars les restrictions liées au COVID-19.
LVMH (EPA:), Hermès (EPA:) et Kering (EPA:) ont terminé en hausse de 1,84%, 3% et 2,74% à Paris respectivement, Richemont (SIX:) a gagné 3,23% à Zurich et Moncler (BIT:) de 1,12% à Milan.
Le fabricant néerlandais de produits chimiques de spécialité DSM, qui a abaissé ses perspectives annuelles après un trimestre qu’ING (AS:) a qualifié de « faible », a cédé plus de 4%.
En tête du Stoxx 600, Ocado (LON:), spécialiste britannique de la distribution en ligne, a vu son titre bondir de 38,6% après avoir annoncé son arrivée sur le marché sud-coréen grâce à un partenariat avec Lotte Shopping.
À WALL STREET
Le groupe pharmaceutique Pfizer (NYSE:) prenait 2,7% après avoir relevé l’objectif de ventes annuelles de son vaccin contre le COVID-19, Eli Lilly (NYSE:) était quant à lui dans le rouge (-4,8%) après avoir abaissé sa prévision de bénéfice annuel pour la troisième fois.
Les spéculations sur l’assouplissement des restrictions par Pékin soutiennent les actions des sociétés chinoises cotées aux États-Unis: JD.com (NASDAQ:), Alibaba (NYSE:) et Pinduoduo prenaient plus de 3% au moment de la clôture en Europe.
Uber Technologies (NYSE:), qui s’attend pour le quatrième trimestre à dégager un bénéfice d’exploitation supérieur aux attentes de Wall Street, était en hausse de 11,6% et son concurrent Lyft (NASDAQ:) de 4,2% dans son sillage.
LES INDICATEURS DU JOUR
Au chapitre macroéconomique, la contraction de l’activité du secteur manufacturier britannique a été en octobre la plus marquée depuis mai 2020, l’indice PMI reculant à 46,2, d’après l’enquête de S&P Global.
Aux États-Unis, la croissance de l’activité manufacturière a évolué en octobre à son rythme le plus lent en près de deux ans et demi, selon l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management (ISM).
CHANGES
Le dollar a effacé ses pertes après la publication des statistiques sur les offres d’emploi aux États-Unis, l’optimisme sur un possible ralentissement de la hausse des taux par la Fed étant légèrement retombé.
Face à un panier de devises étrangères, le billet vert gagne 0,22%. L’euro en profite pour remonter à 0,9857 dollar.
TAUX
Les rendements des emprunts d’État réduisent leurs pertes: celui des Treasuries à dix ans baisse de 2,1 points de base à 4,056% après un plus bas en séance à 3,92%, tandis qu’en Europe, le dix ans allemand était en fin de séance autour de 2,13% contre un plus bas du jour à 2,027%.
PÉTROLE
Les spéculations concernant un assouplissement des mesures mises en place pour lutter contre l’épidémie de coronavirus en Chine offrent un soutien au marché pétrolier, qui efface les pertes de la veille.
Le gagne 2,25% à 94,9 dollars le baril et le (West Texas Intermediate, WTI) prend 2,42% à 88,6 dollars.
(Rédigé par Juliette Portala, édité par Laetitia Volga et Camille Raynaud)