L’Europe finit dans le désordre après une séance volatile liée à la BCE
21.07.2022 22:49
Les Bourses européennes ont terminé sans direction claire. À Paris, le CAC 40 a fini en hausse de 0,27%, le Footsie britannique a pris 0,09% et Le Dax allemand a cédé 0,27%. A Milan, le FTSE MIB a abandonné 0,71%, pénalisé notamment par le secteur
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé sans direction claire et Wall Street évoluait également dans le désordre à mi-séance, les investisseurs étant partagés après la hausse surprise de 50 points de base des taux de la Banque centrale européenne (BCE) et la présentation d’un nouvel instrument anti-fragmentation sur les marchés obligataires.
À Paris, le CAC 40 a fini en hausse de 0,27% à 6.201,11 points. Le Footsie britannique a pris 0,09%. Le Dax allemand a cédé 0,27%. et à Milan, le FTSE MIB a abandonné 0,71%, pénalisé notamment par le secteur bancaire (-2,9%).
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,31%, le FTSEurofirst 300 0,18% et le Stoxx 600 0,44%.
La Banque centrale européenne (BCE) a procédé jeudi à une hausse de ses taux plus importante que prévu, d’un demi-point, les craintes sur l’inflation l’emportant sur les risques d’une dégradation de la conjoncture alors même que l’économie de la zone euro subit déjà les conséquences de la guerre en Ukraine.
Elle a également accepté d’apporter une nouvelle aide aux pays les plus endettés du bloc en approuvant un nouveau programme d’achat de titres (Transmission Protection Instrument ou Instrument de protection de la transmission, TPI), destiné à limiter la hausse de leurs coûts d’emprunt et à réduire la fragmentation financière.
Les annonces de la BCE ont dans un premier temps brièvement fait reculer les indices boursiers, notamment le Stoxx 600, mais la plupart d’entre eux sont repassés en territoire positif à la clôture.
Certains analystes, à l’image de ceux d’ING (AS:INGA), expliquent ce mouvement par le fait que la BCE estime désormais qu’il lui reste peu de marge de manoeuvre pour une série de hausses alors que l’inflation a atteint le niveau record de 8,6% sur un an en juin. Avant son communiqué de jeudi, la BCE avait indiqué en juin qu’elle augmenterait le coût du crédit de seulement 25 points.
Par ailleurs, l’aggravation de la crise politique en Italie où le président du Conseil, Mario Draghi, a remis jeudi sa démission au président Sergio Mattarella, n’a guère incité à la prise de risque, même si les résultats des sociétés ont offert un certain soutien.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, la finance (+2,26%), les nouvelles technologies (+2,01%) et les médias (+1,75%) ont enregistré parmi les meilleures performances sectorielles, grâce à la remontée des taux et aux bons résultats des sociétés de ces compartiments.
Publicis (EPA:PUBP) a bondi de 5,05% à la faveur du relèvement de ses prévisions annuelles et de résultats supérieurs aux attentes au premier semestre. [S8N2WW02Z] Dans son sillage, le britannique WPP (LON:WPP) a avancé de 1,874%.
Les publications de Nokia (HE:NOKIA) (+9,29%), ASM International(+14,04%), IG Group (+10,049%) ou encore de Sartorius (+8,14%) ont également été saluées.
Côté baisse, le spécialiste allemand des logiciels SAP (NYSE:SAP) (-2,84%) a pâti de la réduction de sa prévision de bénéfice annuel, tandis que les résultats de SEB (-10,18%) et Electrolux (-3,95%) été sanctionnés.
Dans le secteur bancaire italien, BPER, Unicredit (BIT:CRDI), Banco BPM (BIT:BAMI) et Intesa Sanpaolo (BIT:ISP) ont cédé de 2,7% à 4% sur fond de crise politique.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,26%, tandis que le Standard & Poor’s 500 avance de 0,32% et le Nasdaq de 0,62%
La tendance positive est notamment soutenue par Tesla (NASDAQ:TSLA), qui bondit de 7,91% après avoir fait état d’une hausse de son bénéfice trimestriel, soutenu par l’augmentation des prix de plusieurs de ses modèles, qui lui a permis de surmonter des problèmes de production.
Le compartiment technologique avance de 0,72% avec Apple (NASDAQ:AAPL) ou encore Amazon (NASDAQ:AMZN).
Dans le rouge, le géant des télécoms AT&T (NYSE:T), qui a abaissé sa prévision de flux de trésorerie disponible, chute de 8,36%, entraînant ses concurrents Verizon (NYSE:VZ) et T-Mobile US (NASDAQ:TMUS), qui perdent environ 3% alors que le secteur des services de communication reflue de 0,98%.
CHANGES
Aux changes, l’euro est monté jusqu’à 1,0278 dollar en séance en réaction aux annonces de la BCE avant de réduire une grande partie de ses gains et de se négocier à 1,0188 à la clôture des Bourses en Europe.
Le dollar, consolidant ses récents gains, recule de (-0,2%) face à un panier de référence mais se traite toujours à un sommet de 24 ans contre le yen, la Banque du Japon (BoJ) ayant laissé jeudi ses taux d’intérêt inchangés.
TAUX
Sur le marché obligataire, l’écart de rendement entre le dix ans italien et le Bund allemand de même échéance s’est creusé jusqu’à 247,70 points de base, un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis la mi-juin et qui avait déclenché une réunion d’urgence de la BCE.
Cet écart est finalement revenu à 233,70 points à la clôture des Bourses en Europe, tandis que le taux du BTP italien à dix ans a pris 10,3 points à 3,570% et celui du Bund allemand de même échéance a fini en baisse d’environ quatre points à 1,225%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans recule d’environ huit points à 2,9541%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est affecté par les craintes sur la demande alors que les taux d’intérêt remontent et que les stocks d’essence ont augmenté plus vite que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, selon les données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie.
Le baril de Brent abandonne 2,22% à 104,55 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,99% à 96,89 dollars.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Matthieu Protard)