L’Europe boursière résiste à la contraction du PIB américain
28.04.2022 22:10
Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi. À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,98%. Le Footsie britannique a pris 1,13% et le Dax allemand a gagné 1,35%. /Photo d’archives/REUTERS/Benoit Tessier
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi mais sous leurs plus hauts du jour, l’effet positif des résultats d’entreprises ayant été freiné par la mauvaise surprise de la contraction de l’économie américaine.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,98% à 6.508,14 points. Le Footsie britannique a pris 1,13% et le Dax allemand a gagné 1,35%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,13% et le FTSEurofirst 300de 0,6%. L’indice Stoxx 600 a gagné 0,62%, contre +1,35% au plus fort de la journée.
Le soulagement suscité par de nombreux bons résultats d’entreprises s’est attenué après l’annonce d’une contraction inattendue de l’économie américaine au premier trimestre, selon la première estimation donnée par le département du Commerce.
Le PIB des Etats-Unis a reculé de 1,4% en rythme annualisé sur la période janvier-mars contre une croissance de 6,9% au quatrième trimestre et +1,1% attendu par le consensus.
« Alors que les dépenses de consommation ont progressé de +2,7% (…) les stocks et le commerce ont fait baisser le PIB (…) Globalement, ces résultats n’apaiseront probablement pas les craintes selon lesquelles le tableau économique est sombre avec des risques importants et des fissures déjà évidentes », a déclaré Matt Peron, directeur de recherche chez Janus Henderson Investors.
La Bourse de New York réduisait aussi son avance par rapport à l’ouverture, le Dow Jones s’adjugeant 0,46%, le S&P-500 0,79% et le Nasdaq Composite 0,57%.
Ce dernier a pris près de 2% dans les premiers échanges, porté par les valeurs de croissance et Meta Platforms (NASDAQ:FB), dont le titre gagnait 13,97% au moment de la clôture européenne après un profit et une croissance du nombre d’utilisateurs de Facebook supérieurs aux attentes au premier trimestre.
VALEURS
En tête du CAC 40, on retrouve trois composantes du compartiment technologique: Capgemini (EPA:CAPP) (+5,15%), après la croissance de son activité au premier trimestre, Dassault Systèmes (EPA:DAST) (+5,72%) qui a profité d’une note positive de Barclays (LON:BARC) passé à « surpondérer », et Atos (EPA:ATOS) qui a gagné 6,10%.
TotalEnergies s’est adjugé 3,66% après l’annonce de nouveaux rachats d’actions dans la foulée d’un bond de ses profits sur les trois premiers mois de l’année.
À Londres, la banque Standard Chartered (LON:STAN) a bondi de 14,16% après avoir battu le consensus.
En baisse, Unibail-Rodamco-Westfield a cédé 4,25% en dépit d’une hausse de ses ventes trimestrielles à 734,5 millions d’euros.
TAUX
Sur le marché obligataire, le dix ans allemand a nettement grimpé après la publication des chiffres préliminaires de l’inflation en Allemagne, qui a atteint en avril son plus haut niveau depuis 1981 à 7,8% sur un an, contre 7,6% attendu par le consensus comme en mars.
« Les marchés sont très sensibles aux données sur l’inflation. Même des chiffres légèrement supérieurs aux attentes déclenchent des spéculations sur une banque centrale plus belliqueuse », a déclaré Antoine Bouvet, stratège chez ING (AS:INGA).
Les marchés monétaires anticipent une remontée de 85 points de base des taux de la BCE cette année, contre 80 points avant les données allemandes.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans avance de cinq points de base à 2,8726%.
CHANGES
Le yen est passé au-dessus du seuil de 130 pour un dollar pour la première fois en 20 ans après la promesse réitérée de la Banque du Japon (BoJ) de maintenir une politique monétaire ultra-accommodante en s’engageant à acheter quotidiennement des quantités illimitées d’obligations pour défendre son objectif de rendement.
L’indice dollar, qui mesure les variations du billet vert face à six autres devises, a réduit ses gains après la baisse du PIB américain.
Il prend encore tout de même 0,69% à 103,666, après un pic de plus de cinq ans à 103,93 en profitant de la divergence entre la politique monétaire de la Fed et celle de la BoJ.
L’euro recule de 0,52%, à 1,05 dollar.
PÉTROLE
Les cours pétroliers remontent après des informations du Wall Street Journal selon lesquelles l’Allemagne ne s’oppose plus à un embargo européen sur le pétrole russe.
Le Brent avance de 1,13% à 106,51 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,76% à 103,82 dollars.
INDICATEUR DU JOUR
Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont diminué de 5.000 la semaine dernière, à 180.000, comme anticipé par le consensus Reuters.
(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)
