Les pays de la zone euro ne devraient pas alléger les réserves bancaires, dit De Guindos (BCE)
13.11.2023 13:37
© Reuters. Luis de Guindos, vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), lors d’une conférence de presse à Francfort, en Allemagne. /Photo prise le 15 décembre 2022/REUTERS/Wolfgang Rattay
FRANCFORT (Reuters) – La croissance économique de la zone euro restera faible à court terme en raison de l’affaiblissement des services et du marché du travail, mais le bloc ne devrait pas assouplir les coussins bancaires contracycliques pour aider les banques à négocier la période, selon Luis de Guindos, vice-président de la Banque centrale européenne (BCE).
Certains des plus grands pays de la zone euro ont mis en place des coussins de capitaux contracycliques, qui obligent les banques à mettre de côté du capital lorsque la conjoncture est bonne, ce capital pouvant ensuite être libéré lorsque le cycle économique se retourne.
« Les autorités macroprudentielles devraient préserver des réserves de capital libérables afin de s’assurer qu’elles sont disponibles au cas où les conditions dans le secteur bancaire se détériorent », a déclaré Luis de Guindos dans un discours prononcé lundi.
L’Allemagne et la France ont toutes deux mis en place de tels coussins cette année et la France prévoit de les augmenter dès le début de l’année prochaine, tandis que les Pays-Bas ont annoncé leur intention de les doubler en mai prochain.
Le fait que l’économie de la zone euro ait stagné en 2023 et que toute reprise l’an prochain soit attendue limitée peut constituer une source d’inquiétude.
« Le ralentissement de l’activité industrielle se répercute sur les services », a déclaré Luis de Guindos. « Il est probable que l’économie de la zone euro restera faible à court terme ».
Même le marché du travail a commencé à montrer des signes d’affaiblissement, a-t-il ajouté.
Les difficultés économiques surviennent alors que la BCE a porté ses taux d’intérêt à un niveau record en procédant à dix augmentations consécutives de taux, dans l’espoir de ralentir la demande des consommateurs et de ramener l’inflation à son objectif de 2%.
Alors que l’inflation est désormais inférieure à 3%, Luis de Guindos a déclaré qu’elle devrait repartir à la hausse dans les mois à venir, même si la tendance générale à la désinflation se poursuivra à moyen terme.
Concernant les perspectives de taux, le vice-président a déclaré que la BCE disposerait de plus d’informations en décembre « pour réévaluer les perspectives en matière d’inflation et les mesures de politique économique requises ».
Il a également réitéré l’orientation de la banque qui insiste que les taux d’intérêt maintenus à leur niveau actuel « pendant une durée suffisamment longue » joueront un rôle « substantiel » dans la réduction de l’inflation.
(Reportage Balazs Koranyi et Francesco Canepa, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)