Les Pays-Bas présentent leurs « plus profondes excuses » pour leur rôle dans le massacre de Srebrenica en 1995
11.07.2022 18:21
La ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren. Les Pays-Bas ont présenté leurs « plus profondes excuses » pour le rôle joué par les casques bleus néerlandais dans le massacre de Srebrenica. /Photo d’archives/REUTERS/Radovan Stoklasa
AMSTERDAM (Reuters) – Les Pays-Bas ont présenté lundi leurs « plus profondes excuses » pour le rôle joué par les casques bleus néerlandais dans le massacre de Srebrenica, lorsque quelque 8.000 musulmans bosniaques ont été tués par les forces serbes de Bosnie, il y a 27 ans.
C’est la première fois que le gouvernement néerlandais présente publiquement des excuses aux parents des victimes.
Les casques bleus néerlandais, peu armés, peu nombreux, n’avaient pu empêcher les forces serbes de Bosnie d’envahir le « zone de sécurité » décrétée par les Nations unies à la fin des années 1990.
En juillet 1995, hommes et garçons furent séparés des femmes et emmenés vers des sites où ils furent exécutés. Les corps furent jetés dans des fosses communes.
« Une seule partie est à condamner pour cet horrible génocide : l’armée serbe de Bosnie. Mais laissez-moi être claire. La communauté internationale n’a pas réussi à offrir une protection adéquate à la population de Srebrenica et, en tant que membre de cette communauté, le gouvernement néerlandais partage la responsabilité de la situation qui a conduit à cet échec. Et pour cela, nous présentons nos plus profondes excuses », a déclaré la ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren, la main sur le coeur.
Le Premier ministre néerlandais, Wim Kok, avait annoncé en avril 2002 la démission de son gouvernement à la suite d’un rapport officiel critiquant la politique de La Haye lors des événements ayant conduit à la chute de l’enclave musulmane bosniaque de Srebrenica.
Le mois dernier, les Pays-Bas avaient présenté des excuses aux soldats néerlandais de l’Onu présents alors à Srebrenica pour les conditions dans lesquelles ils avaient dû accomplir leur mission, suscitant la colère des familles des victimes.
Le massacre, jugé comme un acte de génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, fut l’épisode le plus sanglant de la guerre de Bosnie de 1992-1995, qui a fait quelque 100.000 morts.
(Reportage Charlotte Van Campenhout; version française Elitsa Gadeva, édité par Sophie Louet)