Les obligations européennes décollent face à une réunion imprévue de la BCE, le spread Italie-Allemagne chute
15.06.2022 11:01
Investing.com — Les obligations d’État de la zone euro se sont fortement redressées mercredi, entraînant une baisse des écarts de rendement dans l’ensemble du bloc, alors que la Banque centrale européenne a confirmé les informations selon lesquelles elle allait tenir une réunion imprévue de son conseil pour discuter de la volatilité récente.
Le rendement de l’obligation italienne de référence 10 ans a baissé de 22 points de base pour se négocier un peu en dessous de 4 %. Il avait dépassé les 4 % pour la première fois depuis 2014 mardi, les investisseurs s’inquiétant de la première hausse des taux d’intérêt de la BCE en une décennie. L’euro, quant à lui, a augmenté de 0,5 % à 1,0470 dollar.
Cela a ramené l’écart entre les taux de référence italien et allemand à 324 points de base, ce qui reste une marge inconfortable pour la BCE, qui s’efforce de faire en sorte que les conditions d’emprunt restent raisonnablement uniformes dans l’ensemble de l’union monétaire. Les écarts de taux avec d’autres économies plus faibles de la périphérie de la zone euro, telles que le Portugal et la Grèce, se sont également fortement élargis ces derniers jours, mais ont suivi l’exemple de l’Italie à la suite de ces nouvelles.
Les spreads avaient commencé à s’élargir jeudi après que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, n’ait pas donné de détails sur ce qu’elle pourrait faire pour arrêter ce qu’elle appelle la « fragmentation financière ». La vente s’est aggravée depuis vendredi, car le dépassement de l’inflation américaine en mai a incité les investisseurs à prévoir une hausse des taux d’intérêt aux États-Unis également. On s’attend maintenant à ce que la Réserve fédérale relève son taux directeur de 75 points de base lorsqu’elle annoncera ses décisions politiques à 14 heures ET (1800 GMT).
Un discours prononcé lundi en fin de journée par Isabel Schnabel, membre du conseil d’administration de la BCE, avait déjà laissé entendre que la BCE ressentait le besoin d’améliorer sa communication, la nouvelle faiblesse des marchés américains aggravant la situation plus près de chez elle.