Les investisseurs partagés entre les résultats de sociétés et la récession
19.10.2022 15:27
© Reuters. La bourse Euronext est photographiée dans le quartier d’affaires de La Défense, à Paris. /Photo prise le 30 septembre 2022/REUTERS/Benoit Tessier
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes évoluent dans le désordre à mi-séance, le marché étant partagé entre les solides résultats des entreprises et les craintes liées à l’inflation et à la remontée rapide des taux d’intérêt. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,42% pour le , de 0,48% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,47% pour le . À Paris, le prend 0,19% à 6.078,74 vers 11h45 GMT. À Francfort, le reflue en revanche de 0,19% et à Londres, le cède 0,23%.
L’indice paneuropéen recule de 0,13% et le , qui était sur quatre séances d’affilée en territoire positif, abandonne 0,22%. L’ de la zone euro gagne pour sa part 0,41%.
En Europe, le secteur des nouvelles technologies (+1,02%) soutient la tendance positive, tandis que les compartiments défensifs comme l’immobilier (-2,64%), la santé (-0,46%) et les services aux collectivités (-1,36%) sont délaissés.
Aux Etats-Unis, où l’indice S&P-500, qui était tombé la semaine dernière à un creux de deux ans, a gagné depuis le début de la semaine plus de 6%, la prudence est de retour malgré les bons de Goldman Sachs (NYSE:), Bank of America (NYSE:) ou encore de Netflix (NASDAQ:).
« Ce qui est rassurant, dans cet environnement qui a été très difficile pour les marchés actions ces dernières semaines, ce sont les chiffres (de bénéfices) qui ressortent positivement », commente François Savary, directeur des investissements chez Prime Partners.
« Est-ce que cela va durer ? Nous devons nous concentrer sur les prévisions et nous sommes toujours dans cet environnement de taux d’intérêt qui est très volatil, ce qui signifie qu’il sera difficile d’imaginer le marché aller plus haut », ajoute-t-il.
Alors que le Livre beige de la Fed, qui sert de base de travail au comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale américaine sera publié à 18h00 GMT, les marchés monétaires tablent toujours sur un relèvement de 75 points de base des taux de la Fed à l’issue de sa réunion des 1er et 2 novembre.
En zone euro, où l’inflation a été revue mercredi en légère baisse, à 9,9% sur un an en septembre, une enquête Reuters montre que la BCE devrait à nouveau relever ses taux de trois quarts de points en octobre.
Au Royaume-Uni, l’inflation a augmenté légèrement plus que prévu en septembre, à 10,1% sur un an, renouant avec son plus haut niveau en 40 ans inscrit en juillet. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
L’action Netflix grimpait de 12,7% en avant-Bourse, la plate-forme de « streaming » vidéo ayant recruté plus de nouveaux abonnés que prévu au troisième trimestre, tout en se montrant un peu plus optimiste que les analystes pour la fin de l’année. Ses concurrents Walt Disney, Warner Bros Discovery, Paramount Global et Roku gagnaient de 0,4% à 3,12% en avant-Bourse.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, l’équipementier néerlandais en semi-conducteurs ASML, en hausse de 6,34%, soutient le compartiment technologique à la faveur de la publication d’un chiffre d’affaires et d’un bénéfice trimestriels au-dessus des attentes, ainsi que d’un nombre record de nouvelles commandes.
Dans le compartiment de l’alimentation et des boissons, en repli de 0,9%, Nestlé (SIX:) cède 0,5% malgré le relèvement de sa prévision de croissance organique de chiffre d’affaires annuel. En dépit des fortes ventes du groupe suisse, certains analystes estiment que les hausses de prix pourraient bientôt avoir un impact sur la demande des consommateurs.
A Amsterdam, le spécialiste de la livraison des repas Just Eat (LON:) Takeaway.com prend 1,75% après la publication plus tôt que prévu d’un bénéfice ajusté par le groupe au troisième trimestre.
A Francfort, Merck KGaA chute de 3,7%, la branche française du laboratoire pharmaceutique ayant annoncé sa mise en examen pour « tromperie aggravée » dans le dossier Levothyrox.
A Paris, Publicis (EPA:), en hausse de 2,88%, affiche l’un des plus importants gains sur le CAC 40, dans le sillage des solides résultats de son concurrent américain Omnicom.
Veolia (EPA:), dont l’action prend 1,28% est tiré par le relèvement de la recommandation de Morgan Stanley (NYSE:) à « surpondérer ».
TAUX
Les rendements obligataires en Europe montent après la confirmation par la Banque d’Angleterre (BoE) qu’elle entamerait le 1er novembre le processus de cession de ses obligations, sur les maturités courtes et moyennes, afin d’éviter tout conflit avec la présentation du projet budgétaire du gouvernement britannique le 31 octobre. Les chiffres de l’inflation plaident également pour une forte hausse des taux d’intérêt.
Le rendement des « gilts » britanniques à dix ans prend plus de sept points de base à 4,018%, tandis que celui du Bund allemand de même échéance avance de plus de dix points à 2,372%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans progresse de neuf points à 4,085%.
CHANGES
La livre sterling recule de 0,82% à 1,1226 dollar, les cambistes estimant que la BoE reste à la traîne de la Fed en matière de perspectives de relèvement des taux d’intérêt.
La monnaie américaine prend 0,67% face aux autres grandes devisesinternationales, dont l’euro, qui cède 0,87% à 0,9766 dollar.
PÉTROLE
Les cours du pétrole progressent à la mi-journée dans une séance volatile liée aux incertitudes sur la demande chinoise.
Le gagne 0,5% à 90,48 dollars le baril et le (West Texas Intermediate, WTI) 0,88% à 83,55 dollars le baril.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)