Les actions tentent un rebond, l’euro souffre
27.04.2022 16:11
Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance mercredi. À Paris, le CAC 40 gagne ainsi 0,61% vers 11h05 GMT tandis qu’à Londres, le FTSE 100 prend 0,91% et qu’à Francfort, le Dax avance de 0,31%. /Photo d’arch
par Marc Angrand
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance mercredi, les actions tentant un rebond après le repli marqué des séances précédentes, malgré les tensions économique et géopolitique, qui ont fait chuter l’euro au plus bas depuis cinq ans.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 1,17% pour le Dow Jones, de 0,79% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,73% pour le Nasdaq.
Ce dernier a chuté de 3,95% mardi et inscrit sa pire clôture depuis le 14 décembre 2020, plombé par les craintes pour la croissance mondiale et la perspective d’une accélération du resserrement monétaire aux Etats-Unis à une semaine des décisions de la Réserve fédérale.
En Europe, l’arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie, auxquelles Moscou reproche de ne pas payer leurs factures en roubles, nourrit l’inquiétude sur les retombées économiques de la guerre en Ukraine. Mais il a pour corollaire une hausse des prix de l’énergie et favorise le rebond de ceux des matières premières, qui soutiennent les indices boursiers.
À Paris, le CAC 40 gagne ainsi 0,61% à 6.453,59 points vers 11h05 GMT tandis qu’à Londres, le FTSE 100 prend 0,91% et qu’à Francfort, le Dax avance de 0,31%.
L’indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,4%, le FTSEurofirst 300 de 0,99% et le Stoxx 600 de 0,79%.
Ce dernier restait sur trois séances consécutives de baisse qui l’avaient ramené mardi au plus bas depuis six semaines et il avait débuté la séance dans le rouge.
Sur le front des indicateurs économiques, les enquêtes de l’institut GfK en Allemagne et de l’Insee en France montrent que l’inflation continue de peser sur le moral des ménages.
CHANGES
Sur le marché des devises, les craintes liées à l’approvisionnement énergétique de l’Europe et au ralentissement de la croissance chinoise continuent de favoriser le repli sur le dollar, monnaie refuge par excellence: l’indice qui mesure ses fluctuations par rapport à un panier de référence progresse de 0,26%, au plus haut depuis mars 2020.
L’euro souffre au contraire de l’arrêt des livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie: il est tombé brièvement sous 1,06 dollar, au plus bas depuis avril 2017, avant de reprendre un peu de terrain, mais reste orienté à la baisse face au billet vert (-0,28%). [L5N2WP3XU]
Certains analystes n’excluent plus désormais le retour à la parité entre l’euro et le dollar. « Même si la BCE commence à relever ses taux dès juillet, il restera une marge importante en matière de différentiel de taux, sans même prendre en compte le fait que l’Europe est beaucoup plus sensible à la hausse des prix de l’énergie », explique ainsi Michael Hewson, de CMC Markets.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
La séance à Wall Street devrait être animée principalement par les publications de résultats, avec entre autres ceux de Microsoft (NASDAQ:MSFT), Alphabet (NASDAQ:GOOGL) et Texas Instruments dévoilés mardi soir et ceux de Boeing (NYSE:BA) et T-Mobile US (NASDAQ:TMUS) attendus avant l’ouverture.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le rebond boursier est tiré par la poursuite de celui du secteur des matières premières, dont l’indice Stoxx prend 3,47%, tandis que celui du pétrole et du gaz s’adjuge 0,82%.
Dans l’actualité des résultats, Dassault Systèmes (EPA:DAST) et Worldline gagnent respectivement 3,59% et 3,39% en tête du CAC 40 après des publications trimestrielles bien accueillies, le premier ayant en outre relevé ses prévisions.
La meilleure performance du Stoxx 600 est pour le suisse Clariant (SIX:CLN), qui bondit de 11,96%, l’enquête interne sur des soupçons de manipulation des comptes ayant conclu à un impact financier limité, ce qui soulage le marché.
En baisse, Deutsche Bank (ETR:DBKGn) perd 4,64% après avoir averti que la guerre en Ukraine pourrait peser sur ses performances 2022.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor américain sont repartis à la hausse après leur baisse de la veille, liée aux préoccupations géopolitiques et à la prudence de mise à l’approche de la réunion de la Fed. Le dix ans remonte à 2,7742%, le deux ans à 2,5606%.
La tendance est la même sur le marché obligataire européen après deux séances de baisse, l’inflation et le resserrement monétaire reprenant le dessus: le rendement du Bund allemand à dix ans remonte d’un peu plus de deux points de base à 0,821% après être revenu mardi sous 0,8% pour la première fois depuis près de deux semaines.
PÉTROLE
La décision russe sur le gaz assure un soutien indirect au marché pétrolier, compensant la crainte toujours présente d’une dégradation de la demande chinoise.
Le Brent, qui cédait du terrain en début de journée, gagne désormais 0,23% à 105,23 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,32% à 102,03 dollars.
(Rédigé par Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)