Les actions rebondissent mais les craintes sur l’inflation demeurent
17.06.2022 15:40
Wall Street est attendue en hausse vendredi et les Bourses européennes évoluent dans le vert à mi-séance. Vers vers 11h30 GMT, le CAC 40 avance de 1,49% à Paris alors qu’à Francfort, le Dax prend 1,52% et à Londres, le FTSE 0,85%. /Photo prise le 1
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en hausse vendredi et les Bourses européennes évoluent dans le vert à mi-séance au lendemain d’une nouvelle déroute des places financières liée aux craintes sur l’inflation et à un ralentissement marqué de l’économie mondiale, mais les marchés d’actions devraient enregistrer sur l’ensemble de la semaine leur pire performance hebdomadaire depuis mars 2020.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,6% pour le Dow Jones, de 0,8% pour le Standard & Poor’s 500 et de 1,1% pour le Nasdaq
À Paris, le CAC 40 avance de 1,49% à 5.974,06 vers 11h30 GMT, après avoir accusé jeudi une contraction de plus de 20% par rapport à son record de clôture du 5 janvier à 7.376,37 points. À Francfort, le Dax prend 1,52% et à Londres, le FTSE 0,85%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 1,1%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 1,69% et le Stoxx 600 1,54%.
Sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien perd à ce stade 3,59% et le Stoxx 600 paneuropéen 3,48%.
L’annonce cette semaine d’un nouveau tour de vis des banques centrales américaine, suisse et britannique face à une inflation galopante a ravivé le spectre d’une récession, faisant remonter les rendements obligataires à des niveaux records et plonger plusieurs indices en zone de « bear market » (marché baissier).
Dernière des grandes banques centrales à rendre cette semaine sa décision de politique monétaire, la Banque du Japon a, comme prévu, choisi de laisser ses taux d’intérêt inchangés, mais elle a souligné la nécessité de surveiller « attentivement » l’impact économique des fluctuations du yen, tombé mercredi à un creux de 24 ans face au dollar à 135,6.
En zone euro, où les marchés monétaires anticipent une hausse de 190 points de base des taux de la Banque centrale européenne (BCE) d’ici décembre, l’inflation a été confirmée vendredi à 8,1% en mai sur un an, son plus haut niveau historique, selon les chiffres publiés par Eurostat.
Dans ce contexte, le rebond affiché vendredi par les marchés d’actions semble bien fragile et est pour l’instant tiré essentiellement par le compartiment défensif, l’immobilier (+2,5%) étant en tête du Stoxx 600.
« Un soulagement durable après le naufrage qui a frappé les marchés financiers cette semaine est peu probable », juge Susannah Streeter, analyste spécialisée dans les investissements et les marchés chez Hargreaves Lansdown, estimant que les inquiétudes sur les perspectives économiques ne devraient pas disparaître de sitôt.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Adobe, l’éditeur de Photoshop, recule de 3,6% en avant-Bourse après avoir publié jeudi des prévisions de chiffre d’affaires trimestriel et annuel inférieures aux attentes.
VALEURS EN EUROPE En Europe, la plupart des compartiments évoluent dans le vert à la mi-séance, tandis que les baisses les plus notables sont à l’actif des matières premières (-0,2%) et de l’énergie (-0,2%), pénalisées par le repli des cours pétroliers sur fond de craintes sur la demande.
TotalEnergies et BP (LON:BP) cèdent respectivement 0,2% et 1,2%.
Dans l’actualité des entreprises, ABN Amro s’envole de 16,8% après des informations de Bloomberg selon lesquelles BNP Paribas (EPA:BNPP) (+2,3%) a exprimé son intérêt pour un rachat du groupe néerlandais.
Le fabricant finlandais de pneus Nokian Tyres bondit de 9,2% à la faveur du relèvement de sa prévision de chiffre d’affaires annuel. Dans son sillage, Michelin (EPA:MICP) prend 1,8%.
Les groupes britanniques Tesco (LON:TSCO) et Glencore, en hausse respectivement de 0,8% et 1,5%, sont pour leur part portés par leurs prévisions, tandis qu’EssilorLuxottica (+4,2%) profite de l’annonce du lancement d’un programme de rachat d’actions.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe reculent vendredi après leur flambée de la veille: celui du Bund allemand à dix ans cède trois points de base à 1,663%, tandis que son équivalent français de même échéance abandonne cinq points à 2,207%.
Celui des emprunts italiens se replie davantage, cédant 18,6 points à 3,673% après avoir touché un creux depuis le 9 juin à 3,65%. Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a selon des sources déclaré jeudi soir que le mécanisme anti-fragmentation en cours d’élaboration pour éviter des écarts de rendements trop importants entre les obligations du bloc, pourrait être activé en cas de dépassement de seuils prédéterminés, sans toutefois préciser le niveau de ces seuils.
L’écart entre les rendements (« spread ») à dix ans allemand et italien est passé vendredi en dessous de 200 points de base, contre plus de 250 points au plus haut jeudi.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans, reflue de huit points à 3,221% après une chute de près de dix points jeudi.
CHANGES Aux changes, l’indice mesurant les fluctuations du dollar face à un panier de devises de référence, rebondit de 0,65% après une chute jeudi de 1,45% liée aux craintes d’une récession aux Etats-Unis. Contre le yen le billet vert a pris vendredi jusqu’à 1,6% à 134,14 après la décision de politique monétaire sans surprise de la Banque du Japon.
L’euro, en repli de 0,26%, se traite à 1,0520 dollar après être monté jeudi à 1,0601.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, initialement en baisse de plus d’un dollar en début de matinée, remontent légèrement, soutenus par l’annonce par les Etats-Unis de nouvelles sanctions visant le secteur pétrochimique iranien qui prennent le pas sur les craintes quant à la demande. Le brut devrait cependant enregistrer sur l’ensemble de la semaine un repli.
Vers 11h00 GMT, le baril de Brent prend 0,52% à 120,41 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,31% à 117,93 dollars
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)