Les actions hésitent en Europe, les rendements sont stables, le dollar monte
10.10.2022 14:16
© Reuters. Vue du Palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris. /Photo prise le 9 mars 2022/REUTERS/Sarah Meyssonnier
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en légère baisse et les Bourses européennes évoluent dans le désordre à mi-séance lundi, dans un contexte de prudence toujours liée à l’inflation, à la remontée rapide des taux d’intérêt et aux craintes d’une récession, des facteurs économiques auxquels s’ajoutent de nouvelles tensions géopolitiques en raison des derniers développements du conflit en Ukraine. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,07% pour le , de 0,22% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,31% pour le . À Paris, le reflue de 0,17% à 5.857,21 vers 11h45 GMT. À Londres, le perd 0,19%. À Francfort, le avance en revanche de 0,64%.
L’indice paneuropéen prend 0,05% et le grignote 0,01%. L’ de la zone euro perd 0,06%.
La Russie a bombardé lundi matin plusieurs villes d’Ukraine, dont la capitale Kyiv, faisant plusieurs morts dans ce qui s’apparente à des représailles à l’attaque du pont de Crimée que le président Vladimir Poutine a qualifiée de terroriste.
Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, et son homologue français Emmanuel Macron se sont entretenus lundi matin après les bombardements russes, tandis que le G7 tiendra mardi une réunion d’urgence sur l’Ukraine.
« Nous avons des tensions géopolitiques et nous nous acheminons vers un nouveau resserrement monétaire aux Etats-Unis », souligne Kit Juckes de Société générale (EPA:), ajoutant que le marché se demande si ce resserrement ne sera pas trop important au point d’affaiblir grandement l’économie.
Les marchés monétaires tablent avec une probabilité de 80% sur un relèvement de trois quart de points des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) le 2 novembre.
Les investisseurs attendent par ailleurs cette semaine les nouvelles prévisions économiques du Fonds monétaire international (FMI), les chiffres des prix à la production et à la consommation aux Etats-Unis et les premiers résultats des entreprises américaines pour le troisième trimestre.
Avant les résultats en Europe, les hausses de salaires inquiètent certains investisseurs, qui redoutent une dégradation des profits des entreprises.
S’agissant de l’inflation, Klaas Knot, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré lundi qu’il y avait de fortes chances que la hausse des prix en 2024 soit supérieure aux 2,3% prévus par l’institution de Francfort et que les marchés semblaient ne pas avoir encore intégré ce scénario.
Dans les indicateurs économiques du jour, le moral des investisseurs dans la zone euro a chuté en octobre, à -38,3, son plus bas niveau depuis mai 2020, selon l’enquête mensuelle de l’institut Sentix.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, les plus fortes baisses sont à l’actif du compartiment de l’alimentation et des boissons (-0,81%) et des services aux collectivités (-0,95%), tandis que de l’autre côté du spectre, la distribution (+2,04%) enregistre la meilleure performance.
Dans les valeurs individuelles, Renault (EPA:) gagne 3,39% et a touché son plus haut niveau depuis février après la confirmation de discussions avec son allié japonais Nissan (TYO:) sur une possible évolution de leur alliance.
Les groupes de semi-conducteurs Infineon (ETR:), BE Semiconductor ou encore ASML reculent respectivement de 0,39%, de 0,84% et de 0,79% après la décision des Etats-Unis vendredi d’imposer de nouvelles mesures de contrôle des exportations vers la Chine, notamment dans les composants informatiques.
TAUX
Les marchés obligataires sont fermés aux Etats-Unis en raison du Columbus Day.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans est stable à 2,198%, tandis que celui à deux ans recule de près de sept points à 1,80% après la forte hausse de vendredi liée à la publication du rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis qui a douché l’espoir d’une accalmie dans la remontée des taux de la Fed.
CHANGES
Le dollar repart à la hausse (+0,25%) face aux autres grandes devises en attendant la publication cette semaine de nouvelles données sur l’inflation qui devraient confirmer que la pression sur les prix reste forte.
L’euro, en repli de 0,52%, se traite à 0,969 dollar.
La livre sterling se contracte de 0,38% à 1,105 dollar malgré l’annonce par la Banque d’Angleterre du relèvement du plafond de ses achats de titres.
PÉTROLE
Les cours pétroliers reculent après cinq séances de hausse consécutive, les investisseurs étant par ailleurs inquiets du ralentissement de l’activité économique en Chine, l’indice PMI Caixin-S&P Global des services dans le pays ayant montré une contraction du secteur pour la première fois depuis mai.
Le cède 0,89% à 97,05 dollars le baril et le (West Texas Intermediate, WTI) 0,92% à 91,79 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)