Législatives: Coup d’envoi de la campagne de l' »union des gauches »
07.05.2022 19:57
Insoumis, socialistes, écologistes et communistes ont donné le coup d’envoi samedi à leur campagne commune pour les élections législatives des 12 et 19 juin prochain, alliance inédite qui ambitionne d’imposer une cohabitation au président réélu E
PARIS (Reuters) – Insoumis, socialistes, écologistes et communistes ont donné le coup d’envoi samedi à leur campagne commune pour les élections législatives des 12 et 19 juin prochain, alliance inédite qui ambitionne d’imposer une cohabitation au président réélu Emmanuel Macron.
Socialistes, écologistes et communistes ont accepté cette semaine de rejoindre l' »union des gauches » emmenée par le camp de Jean-Luc Mélenchon, lequel s’est imposé en acteur principal de la gauche française en arrivant troisième au premier tour de l’élection présidentielle avec 22% des voix.
Cette alliance baptisée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) prévoit de nommer ce dernier à Matignon en cas de majorité à l’Assemblée nationale.
« Les 40 années de néolibéralisme dominant la planète, saccageant les sociétés, pillant la nature, détruisant les êtres humains, ce système est arrivé à bout de souffle, et tout le monde le sait. C’est donc qu’il faut trouver un autre chemin », a déclaré Jean-Luc Mélenchon devant des centaines de sympathisants à Aubervilliers.
« Il n’y a pas d’issue à la crise que rencontre l’humanité, sinon dans la rupture avec un tel système », a-t-il poursuivi, tout en invitant les Français à poser « un acte de résistance collective à une ère de maltraitance sociale, écologique et démocratique » en votant pour la Nupes.
L’accord d’union prévoit un départ à la retraite à 60 ans (contre 62 ans actuellement), la hausse du smic à 1.400 euros ainsi que la renationalisation d’EDF (EPA:EDF), d’ENGIE, des autoroutes et des aéroports.
Il a été adopté dans la douleur par le Parti socialiste (PS), qui a voté le texte à 167 voix pour et 101 contre.
L’ancien président François Hollande, l’ancien ministre Stéphane Le Foll et l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui a quitté le parti, ont dit leur opposition à cette alliance qu’ils jugent contre nature avec un parti eurosceptique, hostile à l’Otan et à l’Organisation mondiale du commerce.
« Bien sûr que nous avons des différences, qui les nie ? Ni vous, ni moi, ni personne », a dit le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à Aubervilliers, estimant néanmoins plus important de faire front pour s’opposer à Emmanuel Macron.
« Nous devons le combattre de toutes nos forces, faire en sorte que dans les prochaines semaines nous puissions dire qu’il va en coûter à quelqu’un mais pas aux plus pauvres (…), à ceux qui en ont déjà trop. C’est ça le projet que nous pouvons porter tous ensemble, toute la gauche et les écologistes », a-t-il dit.
La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, qui se pose en première opposante à Olivier Faure, a déclaré samedi dans le Parisien qu’elle réunirait les militants refusant cette alliance et se mobiliserait pour faire élire un maximum de députés sous une autre bannière aux élections législatives.
(Caroline Pailliez, édité par Tangi Salaün)