Le taux de dépôt de la BCE devrait culminer à 3,75%
10.03.2023 12:56
© Reuters. Le bâtiment de la Banque centrale européenne à Francfort. /Photo prise le 21 juillet 2022/REUTERS/Wolfgang Rattay
par Jonathan
LONDRES (Reuters) – Le pic qu’atteindront les taux d’intérêt de la Banque centrale européenne sera beaucoup plus élevé qu’estimé il y a seulement un mois, la ténacité de l’inflation conduisant les responsables de l’institution à se montrer plus agressifs, d’après une enquête Reuters publiée vendredi.
Tous les économistes (soit 60 personnes) interrogés par Reuters du 7 au 9 mars s’attendent à ce que la BCE relève ses taux de 50 points de base le 16 mars, la présidente de la banque centrale ayant déclaré dimanche que cette mesure était « très très probable ».
Des hausses d’un quart de point devraient suivre en mai, en juin et en juillet, selon la médiane des estimations des économistes interrogés, ce qui hisserait le taux de dépôt à 3,75%, un niveau plus élevé que le pic de 3,25% anticipé dans l’enquête de février.
« Une hausse des taux de 50 points de base la semaine prochaine semble être une affaire réglée. Le débat le plus chaud à la BCE portera sur la trajectoire de la politique monétaire après la réunion de mars », a déclaré Carsten Brzeski chez ING (AS:).
Mais à l’instar des membres de la BCE, dont les points de vue divergent sur le niveau terminal des taux, les économistes sont également divisés.
Dix-neuf d’entre eux pensent que le taux de dépôt culminera à 3,75%, 12 autres estiment que le niveau terminal sera plus élevé et 29 tablent sur un taux plus faible.
Les marchés anticipent un taux de dépôt terminal de 4,00%.
Toutefois, 35 économistes sur les 38 ayant répondu à une question supplémentaire ont déclaré que leur estimation du taux final risquait d’être plus élevée qu’ils ne le pensent actuellement.
L’inflation au sein de la zone euro, qui a atteint 8,5% en février, devrait diminuer mais rester supérieure au moins jusqu’en 2025 à l’objectif de la BCE à 2%.
Elle devrait retomber à 5,8% en moyenne cette année et à 2,5% en 2024, d’après l’enquête.
« L’économie réelle a été plus forte que prévu au début de l’année, ce qui implique un ralentissement moins important que prévu, tandis que l’inflation sous-jacente a été beaucoup plus élevée », a déclaré Luca Mezzomo chez Intesa Sanpaolo (BIT:).
Certains indicateurs sont ressortis au-dessus des attentes, notamment pendant l’hiver, mais la reprise est timide et des statistiques ont confirmé lundi qu’aucune reprise ne se profile même si une récession a pu être évitée.
La probabilité estimée d’une récession cette année n’est plus que de 34% alors qu’elle était de 50% en janvier.
Toutefois, l’économie en zone euro devrait rester atone avec une baisse du PIB de 0,1% au premier trimestre, suivie d’une expansion de seulement 0,1% sur les trois mois suivants. Cette contraction sera suivie d’une croissance de 0,2% au cours des deux derniers trimestres de l’année, selon des prévisions revues à la marge par rapport à février.
Sur l’ensemble de l’année, l’économie progressera de 0,5% avant que la croissance ne s’accélère.
(Jonathan Cable; avec Susobhan Sarkar et Vijayalakshmi Srinivasan, version française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)