Le rendement de l’obligation ThyssenKrupp 2024 par 1.000 euros atteint 5,4%
07.09.2022 16:05
Petit coup de pression sur les obligations du conglomérat ThyssenKrupp (ETR:TKAG), en marge de la remontée des taux et des inquiétudes entourant la production industrielle allemande, sur fond d’envolée des prix de l’énergie.
Parmi d’autres, l’obligation remboursable dans moins de deux ans par ThyssenKrupp, qui produit aussi bien des tôles d’acier, des sous-marins que des pièces automobiles ou encore des électrolyseurs, voit son rendement annuel atteindre 5,45%, sur base d’un cours inférieur au pair de 96,40% du nominal.
Référencée dans notre sélection d’obligations, la valeur est accessible par coupures de 1.000 euros et notée en catégorie spéculative chez Standard & Poor’s (rating BB-).
Le rendement de l’obligation ThyssenKrupp 2024 par 1.000 euros atte
La hausse du rendement de l’obligation sous revue se calque notamment sur celle du Bund allemand, dont le rendement à deux ans a repris 175 points de base au cours des six derniers mois.
La remontée des taux d’intérêt du marché s’est d’ailleurs traduite par une charge d’environ 480 millions d’euros au second trimestre, a annoncé le groupe industriel dans le cadre de la publication de ses résultats début août.
Conjugué aux difficultés d’approvisionnement et à l’inflation, le renchérissement du coût de l’argent a d’ailleurs poussé ThyssenKrupp à revoir à la baisse ses prévisions de bénéfice net pour son exercice fiscal décalé 2021/22, désormais attendu sous la barre du milliard d’euros.
Pour autant, le bénéfice opérationnel a lui presque triplé au second trimestre à 721 millions d’euros, tiré par la filiale acier de l’entreprise, la seconde plus importante d’Europe, qui a pu répercuter la hausse des prix de l’acier, soutenue au passage par les effets positifs liés à la restructuration.
Dans le cadre d’une lourde restructuration, 9.000 emplois sur les plus de 12.000 annoncés d’ici l’exercice 2023-2024 ont déjà été supprimés.
Le chiffre d’affaires de l’ensemble des activités a progressé pour sa part de 26% à 11 milliards d’euros.
On notera que l’activité navale affiche un carnet de commandes record avoisinant les 14 milliards d’euros. En juin, ThyssenKrupp a racheté les chantiers de MV Werften à Wismar, en faillite depuis janvier à cause de la pandémie, en vue notamment d’y fabriquer des sous-marins. Cette nouvelle capacité de fabrication constitue la prochaine étape de croissance, a expliqué le conglomérat.
ThyssenKrupp a par ailleurs confirmé son intention d’introduire en Bourse son activité hydrogène, après avoir déjà vendu son activité d’ascenseurs il y a deux ans.
Les investisseurs tiendront à l’œil les prochaines annonces du groupe, sachant que produire de l’acier devient de plus en plus intenable en Europe et singulièrement en Allemagne pour cause d’envolée des prix de l’énergie.
A ce titre, en réponse à la baisse de la demande et à l’explosion des prix de l’énergie, ArcelorMittal (AS:MT) a annoncé en début de semaine la fermeture temporaire de deux de ses hauts-fourneaux en Europe, dont un à Brême.