Le recul de Wall Street a étouffé le rebond des actions en Europe
26.04.2022 23:01
Les Bourses européennes, Londres exceptée, ont fini en baisse mardi. À Paris, le CAC 40 a perdu 0,54% et à Francfort, le Dax a abandonné 1,2% alors qu’à Londres, le FTSE 100 grappillait 0,08%. /Photo prise le 25 avril 2022/REUTERS
par Marc Angrand
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes, Londres exceptée, ont fini en baisse mardi, le repli marqué de Wall Street, où la nervosité monte avant les publications de résultats de poids lourds du marché, ayant eu raison du rebond qui avait marqué la première partie de la séance.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,54% (34,81 points) à 6.414,57 points après être monté en matinée à 6.535,92 et à Francfort, le Dax a abandonné 1,2% alors qu’à Londres, le FTSE 100 grappillait 0,08% grâce à la bonne tenue des valeurs minières et pétrolières.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,96%, le FTSEurofirst 300 de 0,76% et le Stoxx 600 de 0,9% après avoir pris jusqu’à 1%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street creusait ses pertes, le Dow Jones cédant 1,62%, le Standard & Poor’s 500 1,98% et le Nasdaq Composite 3,1%.
Les investisseurs américains, qui avaient salué en fin de séance lundi le feu vert de Twitter (NYSE:TWTR) à l’offre de rachat d’Elon Musk, privilégient désormais la prudence avant les publications de résultats des plus grosses capitalisations du secteur des hautes technologies: Microsoft (NASDAQ:MSFT) et Alphabet (NASDAQ:GOOGL) présenteront les leurs après la clôture, Meta (NASDAQ:FB) et Qualcomm (NASDAQ:QCOM) mercredi, Apple (NASDAQ:AAPL) et Amazon (NASDAQ:AMZN) jeudi.
En attendant, Microsoft cède 2,63%, Alphabet 3,27% et l’indice S&P des hautes technologies 2,9%.
« Vu la configuration des marchés, si une seule de ces sociétés technologiques publie des résultats inférieurs aux attentes, cela peut devenir dangereux parce que la pente descendante est glissante », estime Julius de Kempenaer, analyste technique senior de StockCharts.com.
Cette nervosité liée aux performances des « techs » et à leur capacité à justifier leur valorisation s’ajoute au regain d’inquiétude suscité par la situation sanitaire en Chine, où Pékin tente d’éviter un confinement à grande échelle, et à la remontée prochaine des taux d’intérêt des grandes banques centrales, Réserve fédérale américaine en tête.
VALEURS
Alors que la quasi-totalité progressait à mi-séance, une majorité des grands secteurs de la cote européenne a fini la journée en baisse. Les replis les plus marqués sont pour l’automobile, dont l’indice Stoxx a cédé 2,41%, pour les technologiques (-2,25%) et pour les banques (-2,25%).
En hausse, les matières premières (+1,13%) et l’énergie (+0,92%) ont profité du rebond des cours du cuivre et du pétrole.
À Paris, la plus forte hausse du SBF 120 est pour le groupe parapétrolier CGG (EPA:GEPH) (+3,77%), la plus forte baisse pour Faurecia (EPA:EPED) (-10,74%) après la suspension du dividende décidée par Forvia, l’ensemble né du rachat de l’allemand Hella.
Ailleurs en Europe, les banques Santander et HSBC (LON:HSBA) ont perdu respectivement 6,79% et 5,53% après leurs résultats tandis que le géant du transport maritime Maersk gagnait 3,17% après avoir relevé sa prévision de bénéfice annuel.
CHANGES
Le dollar continue de bénéficier à la fois de son attrait de valeur refuge et de la perspective de la hausse des taux d’intérêt américains, ce qui lui permet d’évoluer au plus haut depuis deux ans face à un panier de devises de référence (+0,38%).
À l’inverse, le yuan souffre toujours des craintes d’un ralentissement marquée de la croissance chinoise et l’euro creuse ses pertes à 1,0657, non loin de ses plus bas de mars 2020 (-0,50%).
TAUX
Les rendements obligataire de référence en Europe ont fini en baisse dans le sillage de ceux des bons du Trésor américain mais restent proches de leurs récents plus hauts, la remontée des taux d’intérêt n’étant pas remise en cause.
Celui du Bund allemand à dix ans a ainsi reculé de près de quatre points de base à 0,814%, contre 0,974% au plus haut lundi. Son recul a été limité par les déclarations de Marin Kazaks, le gouverneur de la banque centrale de Lettonie, qui n’exclut pas trois hausses de taux de la Banque centrale européenne (BCE) d’ici la fin de l’année.
Le dix ans américain chute de huit points à 2,7395% mais affiche encore près de 40 points de hausse depuis le début du mois.
PÉTROLE
Encore en baisse en début de journée après un repli d’environ 4% lundi, le marché pétrolier est repassé dans le vert après les promesses de soutien à l’économie de la banque centrale chinoise.
Le Brent gagne 2,76% à 105,14 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 3,11% à 101,60 dollars.
(Rédigé par Marc Angrand, avec Bansari Mayur Kamdar et Devik Jain à Bangalore, édité par Jean-Michel Bélot)